Des scientifiques disent avoir reconstitué le visage de Saint-Nicolas de Myre, un évêque chrétien de l’Antiquité qui a inspiré le Père Noël. Ce portrait de lui, plus artistique qu’authentique, comprend des éléments liés à son iconographie.
A-t-on enfin le vrai visage du Père Noël ? Des scientifiques disent avoir recréé, pour la première fois en 1700 ans, le véritable visage de Saint-Nicolas de Myre, un évêque chrétien de l’Antiquité qui a inspiré le personnage barbu distributeur de cadeaux, le 25 décembre de chaque année. Ils ont pu obtenir une image de lui à partir de son crâne reconstruit en 3D à l’aide de données structurelles collectées dans le livre « Le Reliquie di S. Nicola » écrit par le Dr Luigi Martino dans les années 1950.
Saint-Nicolas de Myre, reconnu pour sa piété et sa grande générosité
Saint-Nicolas de Myre est un saint catholique du IVe siècle établi en Asie Mineure (dans l’actuelle Turquie). Il était reconnu pour sa piété et sa grande générosité. L’évêque aurait notamment offert des sacs d’or pour la dot de trois filles pauvres, sacs déposés secrètement dans leur maison pendant la nuit. Ce geste de charité a donné naissance au mythe actuel du bienfaiteur descendant discrètement de la cheminée pour déposer des cadeaux.
Le Père Noël, un mélange de traditions religieuses, folkloriques et culturelles
Après sa mort en 343 après J.-C., Saint-Nicolas de Myre avait d’abord inspiré la figure folklorique néerlandaise de Sinterklaas, qui est ensuite devenue Santa Claus, le fameux Père Noël. Au fil des siècles, sa légende a évolué, se nourrissant d’un mélange de traditions religieuses, folkloriques et culturelles. Mais c’est Coca-Cola qui va donner l’image actuelle qu’on a du Père Noël, avec l’illustrateur américain Haddon Sundblom.
Le crâne de Saint-Nicolas de Myre récrée en 3D
Haddon Sundblom a représenté le bienfaiteur des enfants avec une barbe blanche fournie, un habit rouge et de grosses bottes en guise de support publicitaire pour le fabricant de soda. Il s’est inspiré de la description du conte « A Visit from St. Nicholas » (1823), attribué à Clement Clarke Moore ou Henry Livingston Junior. Ce texte a largement contribué à forger le canon moderne de la légende du Père Noël. Mais il n’est pas une reproduction fidèle de Saint-Nicolas de Myre.
Le Père Noël avait un visage « fort et doux »
Pour recréer son « vrai » visage, des scientifiques conduits par Cicero Moraes ont utilisé un crâne du saint, qu’ils ont reconstruit en 3D à l’aide de données structurelles collectées dans le livre « Le Reliquie di S. Nicola ». Ils ont ensuite tracé le profil de sa figure en utilisant des projections statistiques. Les chercheurs ont complété ce travail par la technique de déformation anatomique, qui permet d’ajuster la tomographie de la tête d’une personne vivante pour qu’elle corresponde avec le crâne du donneur virtuel. Enfin, ils ont réuni toutes les informations en leur possession pour obtenir une cohérence anatomique et statistique.
Nicolas de Myre souffrait de problèmes de santé
Selon Cicero Moraes, le Père Noël avait un visage plutôt « fort et doux » qui, combiné à une barbe épaisse, rappelle beaucoup l’image que nous avons aujourd’hui en tête lorsque nous pensons à ce personnage célèbre. Pour le reste, M. Moraes révèle que l’homme souffrait de problèmes de santé, apparemment d’une arthrite chronique sévère à la colonne vertébrale et au bassin, ainsi que de fréquents maux de tête. José Luís Lira, co-auteur des travaux, préfère retenir de Nicolas de Myre l’image d’un évêque qui a eu le courage de défendre et de vivre les enseignements de Jésus-Christ, même au péril de sa vie.