La société californienne est sommée de payer 220 millions de dollars en sanction à des violations présumées de la loi nigériane sur la concurrence et la protection de la vie privée des consommateurs.
Meta se fait taper sur les doigts au Nigeria. L’entreprise propriétaire de Facebook, Instagram et autres WhatsApp a été condamnée, vendredi 19 juillet dernier, à 220 millions de dollars d’amende par la Commission fédérale de la concurrence et de la protection des consommateurs du pays.
Celle-ci reproche notamment au groupe détenu par Mark Zuckerberg, des pratiques abusives en matière de collecte des données et de respect de la vie privée des utilisateurs à travers son application de messagerie instantanée WhatsApp.
« Pendant une longue période, Meta s’est rendue coupable d’agissements constitutifs de violations répétées, continues et récurrentes« , a fait savoir Adamu Abdullahi, patron du régulateur nigérian de la concurrence au sujet d’une enquête de plus de trois ans.
Réponse non satisfaisante
Durant cette période, le géant de tech aurait pris contact avec les autorités nigérianes afin de répondre à leurs préoccupations. En vain. « La Commission n’est pas convaincue que les mesures correctrices proposées satisfont les préoccupations qui ont motivé la présente enquête », peut-on lire dans la décision évoquant la sentence.
Meta dispose par conséquent, selon le communiqué de 60 jours à compter du 18 juillet pour s’exécuter. La plateforme a toutefois annoncé, dans un communiqué cité par le site d’information Semafor Africa, qu’elle ferait appel. « Nous sommes en désaccord avec cette décision et avec le montant de l’amende« , a-t-elle indiqué.
La sanction financière du Nigeria intervient deux mois seulement après celle de 37,2 millions de dollars infligée par l’organisme turc de la concurrence après des investigations sur le partage de données au sein de l’écosystème d’applications du groupe américain.
Une déclaration d’intention
Face à l’influence de ces mastodontes du web, les régulateurs semblent de plus en plus en alerte, profitant de la moindre occasion pour frapper fort. Le Nigeria semble ainsi envoyer un message un clair à Meta sur la fin des agissements impunis.
Babatunde Irukera, un avocat nigérian auparavant impliqué dans l’enquête durant son mandat à la tête du régulateur avant son limogeage, voit à travers cette amende, le reflet de l’affirmation de l’identité du Nigeria.
Il estime dans des propos rapportés par Semafor Africa, que c’est une exigence de mettre les consommateurs nigérians sur un même pied d’égalité avec les autres ailleurs dans le monde.