Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) se joue en ce moment au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Cette compétition ne concerne que les footballeurs locaux, c’est-à-dire ceux évoluant dans leur pays. Les Africains jouant sur le continent, mais dans un championnat autre que le leur, sont donc exclus. De nombreuses voix s’élèvent pour appeler à une réforme, afin de les autoriser à y participer car cela permettrait de relever le niveau du tournoi.
Initialement prévu entre le 1er et le 28 février, le Championnat d’Afrique des Nations 2025 a lieu en ce moment (du 2 au 30 août) dans trois pays : le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Organisée pour la première fois en 2009 en Côte d’Ivoire, cette compétition biannuelle est réservée aux joueurs évoluant sur le continent, face à une CAN devenue celle des expatriés, principalement d’Europe. Elle se présente comme un incubateur de talents, une plateforme unique pour les footballeurs africains d’Afrique de se faire remarquer sur la scène continentale et internationale.
Des appels incessants à réformer le CHAN
Malheureusement, le CHAN n’autorise à jouer que les locaux, c’est-à-dire ceux qui évoluent dans le championnat de leur pays. Sont donc exclus les Africains jouant dans d’autres ligues en Afrique. Ainsi, le Congolais Fiston Mayele et le Burkinabè Blati Touré de Pyramids FC, en Egypte, ne peuvent prendre part au CHAN, comme on le constate actuellement. En écartant ces bons joueurs, le tournoi réduit son attractivité. D’où des appels à sa réforme.
Unique occasion pour les joueurs évoluant en Afrique de porter le maillot national
Les footballeurs qui évoluent en Afrique sont barrés en sélection nationale par la concurrence de leurs compatriotes venus d’Europe. Des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Cameroun n’ont presque pas de joueurs locaux sur leurs listes à chaque rassemblement de l’équipe nationale. Le CHAN constitue donc le seul moyen pour les joueurs évoluant sur le continent de porter le maillot national… On ne leur demandera pas de faire mieux que leurs compatriotes jouant en Europe, pour mériter leur place, quand les conditions d’exercice de leur métier ne sont pas les mêmes et qu’ils n’ont pas autant de visibilité.
Le CHAN favoriserait les nations ayant des championnats plus attractifs
Pour ces raisons, des journalistes et des observateurs sportifs appellent la Confédération Africaine de Football (CAF) à ouvrir le CHAN à tous les joueurs évoluant sur le continent, afin que chaque nation puisse faire recours à ses meilleurs éléments africains lors de ce tournoi. Sinon, en l’état actuel, la compétition favorise naturellement les pays qui ont les meilleurs championnats comme l’Égypte (qui a refusé d’y participer cette année), le Maroc, la Tunisie, l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo (RDC) et la Tanzanie.
En l’état actuel, le CHAN inciterait les pays africains à améliorer leur championnat
Interpellé sur cette ouverture, le président de la CAF, Patrice Motsepe avait déclaré que ce tournoi pourrait connaître des modifications pour « qu’un joueur qui joue dans un club étranger, du moment que c’est en Afrique, puisse représenter son pays au CHAN ». Des sources avancent que cette décision pourrait être prise lors du prochain ComEx. Mais certains observateurs jugent une telle décision contraire à l’esprit même de la compétition, à savoir promouvoir les joueurs locaux et relever les différents championnats (surtout subsahariens).
Ces défenseurs de la formule actuelle estiment que celle-ci pousse les pays africains à travailler davantage pour produire des footballeurs et des championnats compétitifs. Surtout, elle inciterait les dirigeants à mettre en place les conditions nécessaires à la pratique du sport de haut niveau ( infrastructures, rémunérations, gouvernance, etc.). Seuls ces efforts permettraient de garder les joueurs africains sur le continent, un peu plus longtemps qu’aujourd’hui. Car rien ne sert de les révéler au monde pour ensuite les voir partir en Europe la saison d’après.