Les voyages par avion en Afrique de l’ouest coûteront bientôt moins cher. À partir du 1er janvier 2026, tous les États membres de la CEDEAO devront supprimer les taxes sur le transport aérien, conformément à une décision prise par l’organisation début décembre. Cette mesure doit permettre aux citoyens de la communauté de voyager plus librement, et à moindre coût. Elle contribuera à renforcer l’intégration sous-régionale.
Le ciel s’éclaircit en Afrique de l’ouest. À partir du 1er janvier 2026, tous les États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devront supprimer les taxes sur le transport aérien (taxes sur les billets d’avion, pour le tourisme ou encor de solidarité). Ils devront également réduire de 25 % les redevances passagers et de sécurité. Ces mesures ont été prises lors du Sommet des chefs d’État à Abuja (Nigéria), le mercredi 10 décembre.
Les citoyens de la communauté pourront voyager plus librement et à moindre coût dans leur propre espace
La CEDEAO explique dans un communiqué publié le mercredi 10 décembre que l’abolition des taxes « répond à des préoccupations de longue date concernant le coût élevé des vols en Afrique de l’Ouest, qui a freiné le tourisme, le commerce et la libre circulation des personnes et des marchandises ». Cette décision, précise l’organisation, fait suite à une feuille de route adoptée en décembre 2024 lors du Sommet des Chefs d’État. Elle doit permettre aux citoyens de la communauté de voyager plus librement, et à moindre coût, au sein de leur propre espace régional.
Voyager dans la CEDEAO coûte plus cher qu’aller en Europe
Les voyages en avion en Afrique de l’ouest comptent parmi les plus chers au monde. Ils sont supérieurs à plus de 80% à la moyenne mondiale pour les vols régionaux et internationaux. Dès lors, voyager de Dakar à Abidjan ou de Lomé à Lagos coûte souvent plus cher que se rendre en Europe où aux États-Unis. Selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), les taxes et redevances aéroportuaires en Afrique de l’ouest dépassaient les 100 $ par passager en 2023, alors que la moyenne aux États-Unis atteignaient à peine 40 $. Une aberration.
Les passagers doivent s’acquitter de dizaines de frais distincts
Si les taxes sur le transport aérien intra-africain demeurent élevés, ce n’est pas à cause des distances parcourues, mais des lourdes charges gouvernementales, de la faible ouverture du marché et des politiques tarifaires des compagnies aériennes influencées par une concurrence limitée. Aujourd’hui les passagers africains doivent s’acquitter de plus de 60 frais distincts, tandis que les compagnies aériennes font face à plus de 100 taxes et redevances différentes. Cette situation créé un cercle vicieux : prix des billets élevés, faible trafic aérien et recettes limitées pour les États, qui peinent à investir dans les infrastructures aéroportuaires.
La CEDEAO doit contraindre les compagnies à baisser les prix des billets d’avion
Avec les nouvelles mesures adoptées, la CEDEAO veut inverser cette tendance et booster l’intégration régionale, le tourisme et le commerce. L’organisation s’attend à court terme à une baisse des tarifs aériens d’au moins 40%. Afin d’assurer la mise en œuvre effective de cette réforme, la Commission de la CEDEAO prévoit d’instaurer un mécanisme régional de surveillance économique du transport aérien.
Selon Chris Appiah, le directeur du Transport à la Commission, il faut à présent contraindre les compagnies aériennes à baisser leurs tarifs puisqu’elles ne paieront plus de taxes et de frais aux gouvernements. Il espère aussi que les gouvernements des États membres n’introduiront pas de nouvelles redevances ou taxes aéronautiques pour compenser les taxes supprimées.





