L’international sénégalais actuellement indisponible pour cause de blessure est au centre d’une polémique entre son club de Watford et sa sélection nationale. Une affaire qui illustre assez bien la chosification des principaux acteurs du foot par leurs dirigeants.
Ismaïla Sarr disputera-t-il la CAN 2021 ouverte à compter 9 janvier au Cameroun ? Le Sénégal qui vise le titre de champion espère que oui. Alors que Watford, l’employeur du joueur, réprouve une telle éventualité. Et pour cause, l’ailier de 23 ans est actuellement sur le flanc en raison d’une blessure contractée le 20 novembre dernier. Une indisponibilité qui devrait en principe se prolonger pour plusieurs semaines, selon le club du nord-ouest londonien.
Mais cette version, le Sénégal n’y croit pas et entend la vérifier par ses soins. D’où l’inscription par le sélectionneur national, Aliou Cissé, du joueur dans la liste des sélectionnés pour disputer la CAN. Une convocation retoquée dans un premier temps par Watford qui a fini par y répondre favorablement après des jours de bras de fer faits d’échanges de courriers en des termes peu amènes.
Conflit
Sarr finalement libéré par son club, a donc rejoint depuis l’Angleterre le regroupement des Lions de la Téranga, le mardi 4 janvier à Dakar. Direction Bafoussam le lendemain avec ses coéquipiers où le groupe d’Aliou Cissé va disputer ses trois matchs du premier tour. Du Cameroun, l’ancien pensionnaire de Rennes devrait être envoyé en Espagne afin d’y consulter un médecin spécialiste du genou sollicité par le Sénégal. Objectif : évaluer l’étendue de sa blessure. Avec l’espoir feint de le faire figurer en match couperet de la CAN.
Pendant ce temps, Watford s’attend, à en croire des sources consultées par le site d’information américain The Athletic, à ce que
Sarr revienne poursuivre sa récupération à Londres. On en est loin pour l’instant au regard de la détermination de son pays à lui faire prendre part à la compétition continentale. À quel prix ? Nul ne le sait.
Joueur ballotté
Il n’en reste pas moins que le joueur semble le plus lésé dans cette histoire. Alors qu’il aurait eu besoin de repos pour guérir de sa blessure, Sarr est contraint de parcourir plusieurs milliers de kilomètres de vol sur fond de guerre larvée entre sa sélection et son club.
Pas sûr d’ailleurs qu’il a eu son mot à dire. Les intérêts autour du foot ayant désormais pris le pas sur le bien-être de ses acteurs. La plus récente illustration en est fournie à travers crise du Covid où le jeu se poursuit malgré les risques sanitaires évidents.