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Covid-19 : l’UEMOA réfléchit à une réouverture des frontières

 

Réunis par visioconférence depuis mardi, les ministres de la Santé, des Transports et de la Sécurité de l’UEMOA planchent sur la réouverture des frontières, dix-huit mois après leur fermeture pour cause de Covid-19. Pour eux, il y a nécessité de prendre en compte les exigences économiques et l’égalité de traitement entre les populations, alors que les frontières aériennes sont restées ouvertes.

Pour endiguer la propagation du virus

Depuis le mardi 28 septembre, les ministres de la Santé, des Transports et de la Sécurité des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) sont réunis dans le cadre d’une conférence interministérielle. Il s’agit notamment de discuter d’une éventuelle réouverture des frontières terrestres entre les huit pays de la zone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Cette réunion a été réclamée par le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA. Il a demandé à la Commission de lui faire des propositions en vue de la réouverture prochaine des frontières terrestres de l’espace.

Depuis 18 mois, les pays de l’Union ont fermé ces frontières après l’apparition des premiers cas de maladie à coronavirus (Covid-19) dans la zone. Ils espéraient ainsi contenir la propagation de la pandémie et en limiter les conséquences humaines, sociales et économiques. Une mesure qui entravait logiquement la libre circulation des personnes et des biens. Les Etats membres de l’Organisation ont donc pensé à rouvrir leurs frontières. Mais ils ont dû se rétracter face à la troisième vague de contamination qui a fait bondir le nombre de cas de Covid-19.

Trouver un équilibre entre exigences sanitaires et économiques

Mais, au fil des mois, les conséquences se faisaient de plus en plus sentir. Plusieurs pays ont enregistré une hausse des prix des denrées de première nécessité (riz, huile, etc.) à cause notamment de la rareté de ces produits sur les marchés locaux. Dès lors, « il s’avère nécessaire d’envisager la réouverture des frontières sous certaines conditions prenant en compte des exigences sanitaires et économiques. », souligne à juste titre Moustafa Mijiyawa, ministre de la Santé du Togo, qui accueille cette conférence interministérielle. Selon lui, « ceci permet un meilleur contrôle des flux et une réduction des passages dérobés qui se créent actuellement ».

Pour l’égalité de traitement entre les citoyens de la zone

Pour que cela marche, il faudra renforcer la « collaboration transfrontalière et la sécurité aux points d’entrée », a préconisé le ministre de la Santé du Togo. Le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, a indiqué pour sa part que la restriction de la liberté de circulation constitue un point clé duTraité de l’Union. Mais qu’il appartient aux décideurs de la limiter . Par ailleurs, l’ancien ministre du Budget sénégalais ne veut pas que les citoyens de l’espace sous-régional perçoivent une différence de traitement entre eux. Car les frontières aériennes sont restées ouvertes depuis le début de la pandémie.

L’avancée des campagnes de vaccination sera déterminante

Au cours de cette conférence interministérielle, les ministres ouest-africains de la Santé, des Transports et de la Sécurité ont formulé plusieurs recommandations portant sur les mesures sanitaires, sécuritaires et de sensibilisation. Ils ont également proposé un chronogramme de ces mesures. Ils présenteront les conclusions de leur rencontre virtuelle aux chefs d’Etat des pays membres de l’UEMOA lors de leur prochaine assemblée. Si ces dirigeants acceptaient la réouverture des frontières, celle-ci devrait se faire en fonction de l’avancée des campagnes de vaccination dans leurs Etats. Mais aussi suivant l’harmonisation des efforts, en particulier au niveau des coûts des tests PCR exigés pour les voyages.

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