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VIH : un nouveau cas de guérison en Allemagne

Une revue médicale a annoncé lundi un nouveau cas de guérison du VIH en Allemagne. Le patient avait reçu une greffe de moelle osseuse pour traiter une leucémie. Mais il ne présentait plus aucune trace du virus dans son organisme depuis plus de cinq ans.

Troisième cas de guérison confirmé

La revue Nature Medicine a publié, le lundi 20 février 2023, des travaux de virologues sur un nouveau cas de guérison du VIH. Il s’agit d’un homme suivi à Düsseldorf, qui avait reçu une greffe de cellules souches pour traiter une leucémie. Mais l’individu a également guéri du virus.

Depuis l’apparition du VIH-SIDA dans les années 1980, c’est seulement le troisième cas de guérison confirmé. Le premier a été signalé à Berlin en 2009 et le second à Londres en 2019. D’autres travaux scientifiques ont annoncé des cas de guérison, mais non homologués par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un suivi médical ayant débuté en 2008

L’étude parue lundi dans la revue Nature Medicine, en partenariat avec le consortium IciStem et une équipe de l’Institut Pasteur, précise que tout a commencé en 2008. Cette année-là, le patient allemand a été admis à l’hôpital universitaire de Düsseldorf, après qu’on lui a diagnostiqué une infection par le VIH. En 2010, l’homme débute un traitement antirétroviral, qui lui permet de réduire la quantité de virus à des niveaux indétectables dans le sang.

Puis en 2011, on lui découvre une leucémie du sang, un cancer des cellules du système immunitaire localisé dans la moelle osseuse. Après une chimiothérapie et une rechute, il reçoit en 2013 une greffe de cellules souches, issues d’un donneur anonyme. Cette opération implique que les médecins remplacent intégralement les cellules immunitaires du patient par celles du donneur. Ce qui permet de faire disparaître l’immense majorité des cellules infectées par le VIH.

Plus aucune particule virale, ni de réservoir viral activable

Au départ, les médecins ont recherché un donneur dont les caractéristiques immunogénétiques sont compatibles avec le patient. Quand ils en ont trouvé plusieurs, ils ont choisi celui qui porte la mutation « CCR5 delta-32 ». Celtte modification génétique rare rend le système immunitaire résistant aux principales souches du VIH. Les médecins ont donc procédé à la greffe.

Malgré diverses complications, les chercheurs ont constaté en 2018 que le patient de Düsseldorf (âgé aujourd’hui de 53 ans) ne présentait plus de particules virales. Ni de réservoir viral activable dans le sang ou les tissus. Et ce malgré l’arrêt du traitement antirétroviral depuis quatre ans. Par ailleurs, les scientifiques n’ont détecté l’activation d’aucune réponse immunitaire caractéristiques du virus.

Une greffe pas adaptée à tout le monde

Ils ont donc conclu que le patient est « probablement guéri de l’infection par le VIH ». Ils se retrouvaient d’ailleurs en face d’une double « situation exceptionnelle ». D’une part moins de 1 % de la population générale porte la mutation « CCR5 delta-32 ». Par conséquent, il est très rare qu’un donneur de moelle compatible ait cette mutation. D’autre part, le malade a guéri à la fois de la leucémie et du VIH.

Si ce cas de rémission apporte de l’espoir, les chercheurs tempèrent l’optimisme. La greffe de cellules souches reste une opération très lourde, risquée et non adaptable à la plupart des porteurs du VIH. Aussi, elle ne s’applique qu’aux personnes souffrant d’une maladie hématologique et pour qui il n’existe aucun autre moyen efficace. En attendant de nouvelles avancées scientifiques, les près de 40 millions de personnes vivant avec le VIH devraient donc continuer avec les antirétroviraux.

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