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Au Rwanda, la reprise en main des cultes

Le pays a fermé plus de 7 000 lieux de culte ces derniers mois dans le cadre d’une opération destinée, selon les autorités, à assurer un cadre propice à tout citoyen désireux de vivre sa foi.

« C’est un droit d’avoir la foi, mais c’est aussi le devoir du gouvernement et des autres acteurs de protéger la population », déclare Judith Kazaire, responsable du département chargé des organisations religieuses au sein du Bureau rwandais de la gouvernance, citée par RFI. Ces propos en disent long sur la détermination du pays à assainir les lieux de cultes.

Les autorités ont ainsi ordonné la fermeture de plus de 7 000 d’entre eux depuis le déclenchement d’une opération de répression il y a quelques mois. En cause, le non-respect par les acteurs d’une réglementation votée en 2018 et visant à réguler la prolifération des mosquées et autres églises.

« La loi donnait une période de grâce de cinq ans. Tous les ans, nous avons organisé des réunions avec les organisations religieuses. Ce n’est pas qu’un manque de moyens, je pense qu’il y a eu un relâchement. Quand quelqu’un connaît les régulations, et encore plus quand les églises ont la vie de personnes entre leurs mains, il doit y avoir une responsabilité », argumente Judith Kazaire toujours sur RFI.

Une procédure stricte et centralisée

Le texte requiert des initiateurs de futurs lieux de culte le dépôt d’un dossier comprenant de nombreuses pièces à fournir telles que : la profession de foi de l’organisation, les procès-verbaux notariés de sa création, son plan d’action annuel ou encore son budget.

Les responsables doivent par ailleurs attester de leur expertise en études religieuses à travers un CV. « Ce niveau d’éducation est requis pour s’assurer que les doctrines sont délivrées de façon professionnelle. Car nous avons des cas où les prêches sont trompeurs », affirme Judith Kazaire.

Mettre un terme aux dérives

Il s’agit d’une allusion à peine voilée à de nombreuses dérives constatées par le passé. C’est le cas d’églises installées sous des tentes, sans aucune précaution sécuritaire, ou encore dans des grottes, comme l’a rapporté la presse rwandaise.

Une église a même été épinglée parce que son prêcheur incitait les fidèles à rejeter le vaccin contre le Covid-19. « Ce n’est pas fait pour empêcher les gens de prier« , insiste le ministre de l’Administration territoriale, Jean Claude Musabyimana, alors que la population se languit de la réouverture des lieux de culte.

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