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Toilettes : un accès encore largement insufflant dans le monde

En 2024, près de la moitié des êtres humains n’ont pas accès à des toilettes sûres et saines, selon les Nations Unies. Ce manque de sanitaires met en péril leur santé, leur bien-être et leur dignité. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a profité de la Journée mondiale des toilettes, célébrée annuellement le 19 novembre, pour lancer un appel en faveur d’un accès universel à l’assainissement.

Si dans la plupart des pays occidentaux, se soulager dans des toilettes modernes (avec une chasse d’eau) est un acte presque banal, ce n’est pas le cas partout dans le monde. Dans le Sud global, en particulier, c’est très souvent un luxe. En 2024, près de la moitié des êtres humains (3,5 milliards de personnes), majoritairement dans les pays du tiers-monde, ne disposent toujours pas d’un système d’assainissement géré en toute sécurité.

Plus de 400 millions d’individus n’ont pas accès à des toilettes

Plus inquiétant encore, au moins 419 millions d’individus pratiquent encore la défécation à l’air libre, en plus de ceux qui n’ont que des latrines à fosse (trous creusés dans le sol). Ces toilettes précaires accroissent le risque de maladies infectieuses. Aussi, elles mettent dans des situations dangereuses et vulnérables, en particulier les femmes et les filles. La Journée mondiale des toilettes, célébrée annuellement le 19 novembre, a été l’occasion de rappeler cette triste réalité.

Pour António Guterres, les toilettes sont essentielles pour promouvoir la santé et la dignité humaine

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que « les toilettes sont essentielles car elles permettent de promouvoir la santé, de stimuler le développement et de contribuer à faire en sorte que toutes les personnes puissent vivre dans la dignité ». Malheureusement, déplore-t-il, ce droit humain fondamental aux toilettes saines et sures reste pour l’heure inaccessible à un trop grand nombre de personnes.

Investir dans des infrastructures résilientes face aux changements climatiques

António Guterres a exhorté tous les États à soutenir la stratégie des Nations Unies en matière d’eau et d’assainissement pour améliorer la situation des personnes précaires. Il souhaite que tous les pays fassent de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement une priorité budgétaire et qu’ils investissent dans des infrastructures résilientes face aux changements climatiques. Le patron de l’ONU a en outre souligné la nécessité d’« accroître l’aide apportée aux pays en développement », tant sur « le plan financier que technologique », afin de construire et entretenir les systèmes indispensables à la vie.

L’accès aux services EHA est un droit de l’homme

En attendant, M. Guteress appelle toutes les parties à un conflit à « cesser de prendre pour cible les infrastructures d’assainissement et d’approvisionnement en eau » déjà existantes. De son côté, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, relève que « l’accès équitable aux services et installations EHA (eau-hygiène-assainissement) est un droit de l’homme ». Tous les êtres humains y ont droit quels que soient leur âge, handicap, statut social, identité de genre, orientation sexuelle ou appartenance ethnique.

Il faut penser à valoriser ce qui sort des toilettes

De son côté, Le Gret propose d’améliorer l’assainissement en agissant sur les trois maillons de la filière. A savoir l’accès à l’assainissement (toilettes), l’évacuation des eaux usées (réseau d’égout ou service de vidange) et le traitement de ces déchets. Mais, dans un futur proche, il sera aussi primordial dans le Sud global de valoriser tout ce qui sort des latrines : excréments, urines, eaux usées. Les matières fécales et les eaux usées, notamment, peuvent être transformées en biogaz pour alimenter les foyers et les bus. Quant aux urines, elles peuvent servir d’engrais après traitement.

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