JADA, une société nigériane spécialisée en analyse de données, veut transformer l’Afrique en un acteur clé de l’intelligence artificielle (IA) et de la data science. Pour ça, elle forme et déploie la prochaine génération de professionnels sur le continent. La startup a récemment obtenu un financement d’un million de dollars pour atteindre ses objectifs.
Depuis quelques années, le monde vit une véritable révolution, celle de l’intelligence artificielle (IA). Si l’Europe, les Etats Unis ou encore l’Asie sont déjà à la pointe de cette technologie, l’Afrique reste encore largement à la traîne, préoccupée à résoudre ses problèmes existentiels. Au mieux, et en dépit de son immense réservoir de talents jeunes et dynamiques, le continent ne joue que le rôle de fournisseur de main-d’œuvre pour des tâches primaires comme l’annotation de données.
JADA veut changer le narratif sur l’Afrique
Une startup nigériane souhaite changer cette situation et exploiter le plein potentiel de l’Afrique. Il s’agit de JADA, un acteur clé de l’intelligence artificielle (IA) et de la data science basé à Lagos, au Nigeria. Fondée en 2024 par Massimiliano Spalazzi, ancien PDG de Jumia Nigeria, et Olumide Soyombo, cofondateur de Bluechip Technologies, cette jeune pousse entend changer le narratif sur l’Afrique, en formant une élite technique capable de contribuer aux projets IA les plus avancés dans le monde.
Un programme de formation de 4 mois pour améliorer les compétences en IA
Concrètement, JADA sélectionne et forme des professionnels des données ayant au moins deux ans d’expérience en données et analyses, en apprentissage automatique et en IA. Elle leur offre un programme de formation pour améliorer leurs compétences dans les domaines concernés. Pour recruter les meilleurs talents, l’entreprise utilise un processus de sélection ultra-sélectif basé sur l’intelligence artificielle.
JADA mène des tests techniques et non techniques
JADA effectue d’abord un tri des candidatures via un algorithme analysant l’expérience et les compétences (techniques, culturelles, etc.). Ensuite, la société mène des tests techniques et non techniques avec les candidats les plus prometteurs pour évaluer les compétences spécifiques, puis réalise des études de cas et présentations en direct pour évaluer les capacités réelles. Enfin, elle fait passer des entretiens d’adéquation culturelle aux candidats retenus, avant de vérifier leurs antécédents pour une intégration optimale.
Les stagiaires participent aussi à des projets pratiques
Ce modèle de sélection rigoureux garantit que seuls les candidats les plus qualifiés bénéficient de la formation, renforçant ainsi la crédibilité de la startup. Il débouche sur un cursus intensif de quatre mois. Pendant la formation, JADA perfectionne les compétences techniques des recrus et développe les « soft skills », telles que la communication et le travail collaboratif. Les stagiaires participent aussi à des projets pratiques. Ils reçoivent des allocations pour subvenir à leurs besoins pendant leur apprentissage.
Plus de 100 talents africains formés à terme chaque année
JADA ne se contente pas de former. L’entreprise place aussi ses talents directement dans des entreprises partenaires, notamment internationales, offrant ainsi des opportunités concrètes. À terme, elle ambitionne de former plus de 100 talents africains chaque année, et pas seulement au Nigeria, mais dans toute l’Afrique. Ce qui permettra d’augmenter considérablement l’offre de professionnels qualifiés sur le marché et de répondre aux besoins des entreprises dans des régions comme l’Europe et le Moyen-Orient.
JADA arrive sur le marché à un moment de pénurie de talents dans l’IA
Dirigée par Piero Trivellato, ancien consultant chez McKinsey, et Azeez Busari, spécialiste des plateformes IA ayant travaillé pour Amazon, JADA a récemment levé un million de dollars pour atteindre ses objectifs. Notons que la startup arrive sur le marché de l’intelligence artificielle et de la data à un moment de pénurie à l’échelle mondiale. Selon le rapport Data & AI Trend Report 2024 de Google, plus de la moitié des dirigeants du numérique sont confrontés à ce manque de compétences. JADA pourrait contribuer à résoudre ce problème.