Alors qu’il doit prendre officiellement fonction le 20 janvier prochain, Donald Trump est déjà quasiment l’actuel président des Etats Unis. On le voit et l’entend partout, il s’exprime sur les sujets clés, prend position au nom de Washington ou encore rencontre des dirigeants étrangers. Le milliardaire républicain a déjà éteint Joe Biden, qui n’a jamais vraiment su occuper le terrain politique.
Largement élu le 5 novembre dernier face à la candidate démocrate Kamala Harris, Donald Trump doit prendre officiellement fonction le 20 janvier prochain à la Maison Blanche. A partir de cette date, il sera pleinement le nouveau président américain et pourra représenter son pays. Pourtant, le milliardaire républicain ne veut pas attendre l’investiture pour prendre fonction. Il occupe la scène, comme trop pressé de prendre sa revanche après sa défaite (toujours amère) de 2020 face à Joe Biden.
Donald Trump a nommé son pote excentrique Elon Musk
Donald Trump a déjà nommé une bonne partie de son équipe et des dirigeants des organismes publics. Parmi les nominations annoncées par le président élu figure celle de l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, placé à la tête d’une nouvelle « Commission à l’efficacité gouvernementale ». Le fondateur de Space X a d’ores et déjà promis qu’il ne « ferait pas dans la dentelle », insinuant qu’il pourrait procéder à des coupes draconiennes dans le budget fédéral et démonter les lois mises en place par Biden.
Donald Trump invité à l’inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Omniprésent dans l’espace médiatique, Donald Trump menace également d’augmenter les droits de douane contre la Chine et le Canada, et d’imposer une politique migratoire sévère contre le Mexique. Les dirigeants de ces pays disent vouloir engager un dialogue avec lui, alors qu’il n’a encore aucun rôle officiel. Ils ne sont pas les seuls à considérer l’ancien magnat de l’immobilier comme l’actuel président américain. Le chef d’Etat français Emmanuel Macron a également préféré l’inviter, au lieu de Joe Biden, à l’inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le samedi 7 décembre.
Joe Biden, l’un des canards boiteux les plus boiteux
Joe Biden, lui-même, contribue à la prise de fonction avant l’heure de Donald Trump en s’effaçant à son profit. L’actuel président américain se montre de moins en moins en public comme s’il voulait se faire oublier rapidement après avoir honteusement accordé la grâce à son fils Hunter. Cet effacement du dirigeant démocrate ne plaît guère à son camp. Usamah Andrabi, porte-parole d’une organisation de démocrates progressistes, le considère comme « l’un des canards boiteux [surnom des présidents sortants] les plus boiteux qu’on ait vus à la tête d’un gouvernement démocrate ».
Barack Obama a exercé ses prérogatives jusqu’au dernier moment
On rappel à souhait que son prédécesseur Barack Obama avait, lui, tenu à exercer ses prérogatives jusqu’au dernier moment en 2016. Il a ainsi respecté la coutume américaine en la matière. « La tradition aux États-Unis veut que le pays n’ait qu’un président à la fois. À cet instant, c’est Donald Trump qui semble occuper la fonction, car le président Biden lui laisse toute la lumière », relève The Wall Street Journal. Si Trump profite du manque de charisme de son rival, il pourrait néanmoins s’exposer à la loi américaine.
Donald Trump enfreint la loi Logan
En effet, en conversant avec les dirigeants du monde entier alors qu’il n’est pas encore investi, Donald Trump enfreint la loi Logan. Ce texte fédéral interdit la diplomatie à titre privé avec des pays étrangers. Cependant, le dirigeant républicain ne risque guère d’être sanctionné car cette loi est très peu invoquée contre un président. Il a d’ailleurs déjà réussi à échapper à la justice américaine dans l’affaire de l’assaut du Capitole. Notons que Donald Trump a rencontré Joe Biden la semaine dernière, lui assurant que la transition avec l’actuel locataire des lieux serait « la plus fluide qui soit ». Ce qu’il n’a pas su faire en janvier 2020.