Les funérailles du pape François, décédé le lundi 21 avril d’un AVC, ont pris fin ce samedi avec la messe d’adieu et son enterrement à la Basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome. Elles referment une page du Vatican et ouvre une nouvelle, qui doit débuter avec la désignation du nouveau souverain pontife. Ce dernier sera connu mi-mai, après un conclave prévu entre le 5 et le 10 de ce mois.
Décédé le lundi 21 avril d’un AVC, le pape François a été inhumé ce samedi 26 avril dans la basilique Sainte Marie Majeure à Rome, après une messe d’adieu place Saint-Pierre, en présence de plusieurs cardinaux et dirigeants et de près de 25 000 fidèles. L’enterrement clos le règne du souverain pontife argentin, qui a laissé un immense héritage marqué notamment par des engagements sociétaux et environnementaux.
Les cardinaux voteront le nouveau pape entre le 5 et le 10 mai
Maintenant débute le processus de désignation d’un nouveau chef de l’Église catholique. Les cardinaux, au nombre de 133 (après que deux se soient retirés pour cause de maladie), se retrouveront en mai pour un conclave. Celui-ci doit se tenir précisément entre le 5 et le 10 mai. Au cours de cette réunion à huis clos, les évêques voteront pour choisir un nouveau pape. Il n’existe pas de délai précis pour arrêter un choix. Les règles du Vatican veulent que l’un des candidats à la papauté réunissent deux tiers des voix. Le vote est répété jusqu’à ce que cet objectif soit atteint.
Un conclave ne dure généralement pas plus de cinq jours
Mais, lorsque le conclave s’étire sur trop de jours, et qu’un candidat n’obtient pas les deux tiers de voix exigés, un vote à la majorité absolue est organisé pour sortir de l’impasse. A l’issue de chaque journée de conclave, s’il n’y a pas de nom, une cheminée émet de la fumée noire. Et lorsque le pape est enfin désigné, c’est une fumée blanche qui en sort. Les fidèles peuvent alors jubiler. En général, un conclave ne dure pas plus de cinq jours. Mais il y a déjà eu des cas où il a fallu attendre plus de 20 jours, voire 3 ans (celui de Grégoire X élu le 12 février 1272 après d’innombrables querelles).
Vers une bataille des conservateurs contre les progressistes au Vatican
Cette année, le conclave pourrait prendre plusieurs jours, tant les courants qui animent l’Église catholique en ce moment sont divers. Parmi les potentiels papabili (favoris à la papauté), on retrouve des progressistes, des modérés et des conservateurs. Les progressistes sont ceux qui souhaitent une Église plus ouverte. Ils veulent notamment l’ouverture de la prêtrise aux femmes et aux homosexuels, ainsi que la bénédiction des couples LGBTQ.
Le pape François était un modéré
De leurs côtés, les conservateurs sont opposés à tout changement de ce genre. Quant aux modérés, ils cèdent sur certains points, mais restent fermes sur d’autres comme l’étaient le pape François. Ce dernier avait accepté les couples homosexuels mais refusaient leur accès à la prêtrise. Il a fini par ouvrir la fonction aux jeunes homosexuels, à condition qu’ils ne fassent pas la promotion de leur orientation sexuelle. En d’autres termes, ils devront cacher leur préférence sexuelle aux fidèles.
Des évêques africains dans la liste des papabili
Les conservateurs en ont voulu au pape François pour cette ouverture. Ils souhaitent désormais reprendre le contrôle du Vatican. Parmi eux figure le cardinal guinéen Robert Sarah. L’archevêque de Conakry aurait le soutien d’une frange des traditionalistes. Il est favorable à la liturgie en latin, opposé à l’ordination des femmes et hostile à toute idée progressiste. C’est aussi le cas des deux autres africains figurant parmi les favoris. En l’occurrence le Congolais Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, et le Ghanéen Peter Turkson, archevêque de Cape Coast.
Un évêque philippin et deux Italiens en tête pour devenir pape
Si l’un de ces trois était élu en mai prochain, il deviendrait le premier pape noir. Il y a déjà eu trois papes africains au Ier millénaire, mais tous berbères. Toutefois, il est peu probable que ces évêques africains prennent la tête du Vatican. Ils ne font pas partie des super favoris. Parmi ceux-ci figure le cardinal philippin Luis Antonio Tagle. On l’appelle le « François asiatique », en raison de son engagement en faveur de la justice sociale. Son nom avait déjà été évoqué en 2013, année d’élection du pape argentin. Au nombre des autres favoris, on a des Européens et des Américains : Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa (Italie), Peter Erdo (Hongrie), Jean-Marc Aveline (France), Mario Grech (Malte), Juan José Omella (Espagne) et Joseph Tobin (États-Unis).