Aux États-Unis, faire de la politique peut désormais coûter la vie. En témoigne le meurtre ce mercredi de Charlie Kirk, un jeune trumpiste abattu par un homme lors d’une réunion publique dans une université de l’Utah. Cet assassinat créé la panique parmi les élus.
Charlie Kirk, un influenceur pro-Trump, a été tué le mercredi 10 septembre d’une balle dans le cou, alors qu’il participait à une réunion devant environ 3 000 personnes, dans une université de l’Utah, aux États-Unis. La police fédérale a lancé une chasse à l’homme pour retrouver le tireur, dont les motivations restent pour l’heure inconnues. Elle a néanmoins retrouvé l’arme qui aurait été utilisée dans cette attaque.
Donald Trump accuse déjà les démocrates d’avoir causé la mort de Charlie Kirk
Alors que l’enquête se poursuit pour savoir qui a tué Charlie Kirk et quelles sur ses motivations, Donald Trump connait déjà les coupables. Le président américain accuse « la gauche radicale » (entendez par là les démocrates et les réseaux woke), qui aurait pris l’habitude, depuis plusieurs années, de comparer « des Américains formidables comme Charlie aux nazis et aux pires criminels et meurtriers de masse du monde ». Dans une vidéo publiée sur son réseau Truth Social, il promet que son « administration retrouvera tous ceux qui ont contribué à cette atrocité et à toute autre violence politique, y compris les organisations qui les financent et les soutiennent ».
Charlie Kirk s’exprimait sur le droit de porter des armes
Au moment du tir qui l’a atteint mortellement, Charlie Kirk était interrogé par un membre du public sur la violence par armes à feu aux États-Unis. « Savez-vous combien d’Américains transgenres ont commis de tueries de masse ces dix dernières années ? », questionne l’individu. « Trop », répond simplement Charlie Kirk, qui n’a jamais apprécié les personnes LGBTQ+. Son interlocuteur lui demande ensuite s’il savait « combien il y a eu d’auteurs de tueries de masse en Amérique ces dix dernières années ». Le jeune conservateur répond par une question à des fins de précision : « en comptant la violence des gangs ? ». C’est là qu’une balle le touche au cou.
Charlie Kirk défendait le port des armes
Comme la plupart des partisans de Donald Trump, Charlie Kirk s’oppose fermement au mouvement transgenre et au wokisme, entre autres, mais défend le droit de porter des armes aux États-Unis. Le 5 avril 2023, à l’occasion d’une conférence organisée par une église à Salt Lake City, l’activiste MAGA affirmait qu’il « valait la peine d’accepter quelques décès par arme à feu chaque année afin de pouvoir bénéficier du deuxième amendement ». Celui-ci garantit aux citoyens américains le droit de détenir des armes. Interpellé sur le cas spécifique des tueries de masse dans les écoles, Kirk a plaidé pour la présence de gardes armés devant les établissements scolaires. Mais cela ne suffira pas, comme la protection rapprochée pour les élus, lui répond-t-on.
Désormais, les élus portent des gilets par balles
L’assassinat de Charlie Kirk intervient près de trois mois après le meurtre de Melissa Hortman, députée démocrate du Minnesota, et de son mari John Hoffman, alors qu’avaient lieu des manifestations contre le président américain. Le suspect, Vance Boelter, 57 ans, a été arrêté après une vaste chasse à l’homme. Il a été qualifié d’extrémiste, de pro-Trump et d’opposant à l’avortement. Lors de son interpellation, les forces de l’ordre ont trouvé dans sa voiture une liste noire contenant plusieurs dizaines de noms de politiciens démocrates à abattre.
Ces faits malheureux s’inscrivent dans un contexte de violence politique. Depuis le début de l’année, les menaces de mort visant les élus Américains, y compris le président Donald Trump (qui a échappé à un assassinat lors de la présidentielle en 2024), ont littéralement explosé. Au moins trois cent cas de violence politique ont été enregistrés, alimentant le débat sur la sécurité des représentants de l’État américain. Dorénavant, les personnalités politiques américaines n’apparaissent plus en public sans gilets par balles et une protection très rapprochée. Certains font également surveiller leur domicile et leur famille par des agents fédéraux, après que des groupes hostiles ont visé des résidences d’élus.
La crainte d’une guerre civile aux États-Unis
Si les menaces de morts, les assassinats et tentatives d’assassinats ont explosé ces dernières années, le phénomène n’est pas nouveau. Le crime politique aux États-Unis est aussi vieux que le pays lui-même. Quatre présidents ont déjà été tués dans l’exercice de leur fonction, dont John Kennedy et Abraham Lincoln. Faire la politique en Amérique a donc toujours été dangereux, en raison du droit au port d’armes qui permet à tous les détraqués d’avoir un fusil en main.
Mais de nombreux Américains pensent que Donald Trump y est pour beaucoup dans l’augmentation actuelle de la violence politique. Le président américain a régulièrement eu des discours clivants et polarisants. Certains craignent désormais une guerre civile, voire une nouvelle guerre de sécession. Et cela d’autant que des démocrates radicaux saluent la mort de Kirk et appellent au suivant, quand des extrémistes républicains promettent de se venger.