Economie

Chine : un milliard d’internautes désormais !

Chine : un milliard d'internautes désormais !

 

La Chine vient de dépasser officiellement le milliard d’internautes, selon une étude publiée ce vendredi 27 août. Cette hausse des utilisateurs dans le pays s’explique par l’usage croissant des smartphones, la digitalisation des services et l’amélioration des infrastructures. Une situation qui devrait pousser le gouvernement chinois à surveiller davantage les activités en ligne, ainsi que les géants du web.

Près de trois quarts des Chinois connectés

Le pays honore la taille de sa population. La Chine vient officiellement de franchir la barre d’un milliards d’internautes, d’après un rapport publié ce vendredi 27 août par le Centre chinois d’information sur l’internet (CNNIC), un organisme officiel. L’empire du milieu comptait exactement 1,011 milliard de personnes connectées, fin juin dernier (un peu plus de 72% de la population nationale). Ce qui représente 21,75 millions d’utilisateurs en plus, en six mois. Parallèlement, le taux de couverture d’Internet à l’échelle nationale est de 71,6%, mais s’élève seulement à 59,2% en zone rurale.

Le CNNIC explique cette hausse des internautes par la démocratisation des smartphones, l’amélioration des infrastructures réseaux (comme les antennes relais) et la numérisation des activités ainsi que des services. En effet, un grand nombre de Chinois peut aujourd’hui réaliser des tâches en ligne. Par exemple payer ses factures (gaz, électricité, eau), commander des repas et médicaments et se faire livrer à domicile, se faire consulter par son médecin ou encore effectuer des transactions bancaires. Cette digitalisation accrue concerne autant les services publics que les activités du privé.

Un projet de réglementation adopté ce vendredi

Cette hausse des internautes devrait pousser le gouvernement chinois à surveiller encore plus étroitement son internet pour en expurger tout contenu indésirable. Il peut s’agir d’informatiques sensibles, d’activités subversives, de critiques contre le régime ou encore de pornographie. Pour se faciliter la tâche, Pékin a imposé aux sites et réseaux sociaux d’avoir leurs propres censeurs en amont.

Ces dernières années, le contrôle d’Internet s’est accentué sous la présidence de Xi Jinping, qui prône un renforcement croissant de l’idéologie socialiste et la moralisation de la société. Ainsi, Pékin n’hésite pas à bloquer des groupes étrangers, principalement américains comme Facebook, Google, Instagram, WhatsApp et YouTube. Le gouvernement se veut aussi protecteur vis-à-vis de ses citoyens. Il a rendu public ce même vendredi un projet de réglementation visant à encadrer plus strictement le recours aux algorithmes par les géants du numérique. Ces entreprises devront donner la possibilité aux utilisateurs de désactiver les opérations de recommandation.

De sévères sanctions prévues par Pékin

Par ailleurs, les algorithmes ne pourront plus être utilisés pour fixer des prix basés sur les préférences et les habitudes des utilisateurs. Xi Jinping s’inquiète du manque de transparence des mastodontes du web sur cette pratique. Le projet de loi, inspiré du Règlement général européen sur la protection des données (RGPD), établit aussi des normes sur le stockage et l’utilisation des données en ligne. Il doit normalement rentrer en vigueur le 1er novembre prochain. En cas de non-respect des textes, les groupes s’exposent à diverses sanctions comme des amendes pouvant aller jusqu’à 5% de leur chiffre d’affaire annuel.

Si cette législation est la bienvenue, on peut valablement s’étonner qu’elle ne concerne pas le Parti communiste chinois. On suppose que celui-ci pourra continuer de recueillir, sans restrictions, des quantités de données sur les citoyens. Déjà, il fait du profilage des utilisateurs et a recours à la reconnaissance faciale dans les lieux publics. Des pratiques constamment dénoncées par des enseignants d’université et des activistes chinois.

Autres articles à voir

Bouton retour en haut de la page