Société

Présidentielle malienne : les arguments du candidat Aliou Diallo

Prévue pour février 2022, la présidentielle malienne devrait donner lieu à une bataille titanesque entre des mastodontes de la politique nationale. Parmi eux figure Aliou Boubacar Diallo, président fondateur du parti ADP-Maliba. L’homme d’affaires pense être l’homme de la situation dans un pays profondément divisé et très pauvre. Sur quels arguments repose cette ambition ?

D’après le calendrier de la transition, la présidentielle au Mali devrait se tenir en février 2022, sauf cataclysme. Cette élection opposera au moins une bonne trentaine de candidats, dont Aliou Boubacar Diallo. Depuis plusieurs mois, l’homme d’affaires se présente comme le choix idéal pour relever son pays, tant politiquement qu’économiquement. Ses partisans croient dur comme fer qu’il déposera ses valises au palais de Koulouba dans sept mois. Ils disent ne pas craindre l’armada de l’autre milliardaire, Seydou Mamadou Coulibaly, l’expérience de Boubou Cissé ou encore la fringance de Moussa Mara. Ils ont leurs raisons.

Favori de l’élection de février prochain

Les sympathisants d’Aliou Boubacar Diallo rappellent d’abord que c’est un homme expérimenté. Présent en politique depuis 2012, le président fondateur d’ADP-Maliba avait en effet fini troisième de l’élection de 2018, derrière Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et feu Soumaïla Cissé. Il n’aurait donc rien à envier à un ancien comme Boubou Cissé. Aussi, souligne-t-on, il a été élu à la députation de Kayes en mars 2020 haut les mains dès le 1er tour (62% des voix). Ce qui lui confère un ancrage politique fort dans cette région stratégique.

En outre, on brandit volontiers les récents sondages en sa faveur, en particulier ceux du cabinet Statix. L’enquête de février 2021 le donne favori de la future présidentielle avec 27% des voix, devançant largement Moussa Mara (17%). Il était déjà au coude à coude (25,5% contre 26%), dans le premier sondage paru en novembre 2020, avec le leader de l’opposition d’alors Soumaïla Cissé (URD). Celui-ci est décédé un mois plus tard.

Une philanthropie de longue date pour Aliou Diallo

Par ailleurs, on le présente comme un philanthrope né. En effet, contrairement à Seydou Mamadou Coulibaly, qui a monté de toutes pièces le mouvement Benkan en janvier dernier dans la perspective de la présidentielle, Aliou Diallo fait œuvre de charité depuis près de trente ans. L’ex chef de file de l’alliance « Benso » a créé la fondation Maliba en 1991 pour améliorer les conditions de vie des populations. Cette institution a notamment réalisé des forages d’eau, réhabilité des écoles, partagé des vivres aux veuves et orphelins des conflits armés et formé des femmes à la création d’activités génératrices de revenus (comme la fabrication de savons).

Le futur candidat d’ADP-Maliba peut également faire prévaloir des actions sociales de sa compagnie Hydroma. Cette pionnière mondiale de l’exploitation de l’hydrogène naturel distribue gratuitement de l’électricité verte au village de Bourakébougou depuis plus de huit ans. L’entrepreneur entend étendre l’expérience à tout le Mali pour lui donner son indépendance énergétique et contribuer à son industrialisation.

L’entrepreneuriat, seule solution au chômage des jeunes

Aliou Diallo serait aussi et surtout le seul à avoir fait jusqu’ici des propositions concrètes. D’abord au niveau politique avec ses publications régulières dans lesquelles il donne ses solutions pour une sortie de crise au Mali. On le considère ainsi comme le chantre du dialogue national et du consensus au Mali. Mais, c’est surtout sur le volet économique, qu’on lui donne une bonne avance sur ses adversaires. Le PDG d’Hydroma a toujours clamé que le conflit malien ne sera jamais résolu par les seules voies militaires et politiques.

Lui préfère miser en plus sur l’économie, d’où son ambitieux plan Marshall pour le Mali, potentiellement doté de plus 15.000 milliards de Francs CFA. Cette somme servira à construire les infrastructures et services essentielles dans toutes les régions du pays. Elle financera surtout la création de dizaines de milliers d’entreprises pour résoudre le problème du chômage au Mali. Selon le PDG d’Hydroma, la jeunesse malienne ne pourra s’en sortir que par l’entrepreneuriat. Une conception qui renforcerait son image de politicien de nouvelle génération.

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