De Beers devra réduire de 100 millions de dollars ses frais généraux annuels à partir de 2024. C’est la décision prise par Anglo American, la société-mère, face à l’affaiblissement de la demande de diamants et aux pertes enregistrées ces derniers mois.
Lors d’une mise à jour pour les investisseurs, le 8 décembre, Anglo American a annoncé que sa filiale De Beers devra réduire de 100 millions de dollars ses dépenses annuelles à partir de 2024. « Nous nous concentrons sur la rationalisation de De Beers, en réduisant les frais généraux annuels de 100 millions de dollars de manière durable », a déclaré Duncan Wanblad, le directeur général du conglomérat.
Une coupe prévue également dans les investissements
Anglo American compte également réduire de 1,8 milliard de dollars ses investissements dans l’ensemble de son portefeuille. Celui-ci englobe divers minerais, dont le platine, le fer, le cuivre, le nickel, la polyhalite et le charbon sidérurgique. Par ailleurs, la multinationale envisage de concentrer ses financements sur les opportunités à plus forte valeur comme l’exploitation minière souterraine de Venetia, en Afrique du Sud.
De Beers enregistre des pertes au cours du second semestre
Dans sa mise à jour pour les investisseurs, Anglo American a fait part de pertes au cours du second semestre de cette année en raison d’une baisse des ventes. Sa filiale de De Beers a vendu seulement pour 80 millions de dollars lors du sight d’octobre. En cause, la chute de la demande et des prix des diamants dans un contexte de baisse de la croissance du PIB mondial. Malgré tout, Anglo American choisit de se positionner stratégiquement pour une augmentation anticipée de la demande.
Malgré tout, un maintien du plan de production pour 2024
Comme tous les cycles ont une fin, De Beers estime que la faiblesse actuelle est temporaire. Le groupe dit d’ailleurs percevoir certains signes de redressement du marché. Il croit aussi disposer d’une série de leviers à actionner en 2024 pour atteindre ses objectifs de ventes. De Beers maintient donc son plan de production de 29 à 32 millions de carats pour l’année prochaine. Toutefois, l’entreprise préfère rester prudente dans ses ambitions car une grande partie de ses coûts sont fixes.
Modification du comité exécutif de De Beers
« Nous devons éviter de faire quelque chose qui ne ferait que perturber les mines, dont la récupération prendrait alors beaucoup de temps et ne créerait pas les économies de coûts que vous souhaiteriez vraiment en tirer. », a déclaré AI Cook, le directeur général de De Beers. La compagnie a annoncé récemment une modification de sa structure organisationnelle et de son comité exécutif pour relever les défis actuels.
Vers un rachat d’Anglo American ?
La relative santé de De Beers ne permettrait pas de sauver la maison-mère qui connait des difficultés. En moins de deux ans, sa valorisation a chuté de plus de 30 milliards de dollars en Bourse (cotée à Londres, où se trouve son siège, et à Johannesburg sa terre de naissance). Selon certaines sources, Anglo American pourrait faire l’objet d’un rachat ou d’une fusion. Glencore, la société multinationale suisse de négoce de matières premières et d’exploitation minière, aurait manifesté un intérêt.