Economie

China Rare Earth Group face à la résurgence du Covid en Chine

 

Alors que les autorités croyaient la crise sanitaire totalement maîtrisée depuis plusieurs mois, elles ont constaté ces dernières semaines une flambée des cas de covid-19. Une situation qui menace des pans entiers de l’économie nationale. Les inquiétudes se portent notamment sur le secteur minier déjà secoué lors du précédent épisode pandémique. Doit-on craindre une baisse de la production chinoise ?

Après plusieurs mois d’accalmie, la Chine fait à nouveau face à une explosion des cas de Covid, cette fois à cause du variant Omicron. Conscient du danger, le gouvernement a adopté récemment une stratégie dite « Zéro Covid » caractérisée par l’isolement et des dépistages de masse. Plusieurs villes du pays sont concernées par ces mesures drastiques, à l’image de Shanghai, principal épicentre de l’épidémie. Cette mégapole est confinée depuis plus d’un mois. Pékin pourrait suivre comme d’autres communes stratégiques de Chine. On pense notamment à Ganzhou (sud) et Baotou (nord), les principales productrices de métaux de terres rares du pays.

Des métaux stratégiques pour les industries de pointe

Ganzhou, en particulier, abrite depuis plus de cinq mois un géant minier baptisé China Rare Earth Group. Ce conglomérat industriel est né en décembre 2021 de la fusion des principaux producteurs de terres rares de Chine. Ce sont China Minemetals Corp, Chinalco et Ganzhou Rare Earth Group, entre autres. Pour rappel, les terres rares sont un groupe de 17 métaux (dont le scandium, l’yttrium, le cérium, le néodyme et le terbium) aux propriétés exceptionnelles. Elles servent à la fabrication de produits de haute technologie. Parmi lesquels les puces de smartphone, les écrans d’ordinateurs, les LED, les batteries de voitures électriques et hybrides, les panneaux photovoltaïques et les éoliennes.

Un quasi-monopole chinoise sur les terres rares

La Chine a créé China Rare Earth Group pour renforcer sa domination sur l’industrie des métaux stratégiques. Depuis les années 1990, elle en est la principale productrice (70% de la production mondiale). L’Europe et les Etats Unis s’approvisionnent respectivement à 80 et 90% chez le géant asiatique. Bien qu’ils travaillent à gagner leur autonomie depuis quelques années, Bruxelles et Washington dépendent encore fortement des fournitures chinoises au niveau de leurs industries de pointe. La situation actuelle en Chine devrait donc les préoccuper au plus haut point. Et cela d’autant la guerre russo-ukrainienne met déjà en péril l’approvisionnement en d’autres métaux rares.

Un secteur qui résiste à la pandémie

D’après des spécialistes du marché, il n’y a pas d’inquiétudes à se faire à ce stade de la pandémie en Chine. L’empire du milieu a déjà prouvé que le coronavirus affectait peu sa production, lors des précédents épisodes pandémiques encore plus drastiques. En 2020, par exemple, il avait produit 80 000 à 100 000 tonnes de capacités, malgré des suspensions d’activité sur les sites de production, des pénuries de main d’œuvre pour cause de quarantaine et des difficultés logistiques. La production avait certes atteint 173 000 tonnes en 2019, mais ce décalage s’explique par la fermeture des sites illégaux ou peu respectueux de l’environnement.

Garantir la production nationale avec China Rare Earth Group

La Chine devrait donc garder le cap, cela d’autant qu’elle dispose désormais d’un mastodonte minier. baptisé China Rare Earth Group. Ce mastodonte pèse 62% des terres rares lourdes de Chine et 30% des terres rares légères. Directement gérée par l’Etat, qui en détient 31% des parts, cette compagnie doit renforcer le monopole chinois sur le secteur et assurément l’approvisionnement autant national que local. Elle pourra assurément compter sur l’immense réserve de la Chine (47% des réserves mondiales), ses investissements massifs, ses technologies de pointe et son vaste réseau de raffinage de produits bruts. L’effet China Rare Earth Group se fait d’ailleurs déjà sentir avec une repolarisation des prix, qui étaient devenus bas de gamme à cause de la forte concurrence.

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