Société

Paradise Papers : les Français n’aiment pas les riches

A l’image de Bernard Arnault, Xavier Niel, ou encore Serge Dassault, mis en cause par les journalistes du Monde dans l’affaire dite des Paradise Papers, de nombreuses personnalités du monde des affaires sont accusées d’optimisation fiscale. Des accusations pour des pratiques parfaitement légales, qui relèveraient pour chaque contribuable du simple bon sens, dans le contexte fiscal français.

Faut-il le redire ? La France est l’un des pays du monde où l’Etat prélève le plus de richesses à ses citoyens. Charges salariales, charges patronales, TVA, impôts sur le revenu, taxes exorbitantes sur de nombreux produits (tabac, essence, alcool, parfums,… et bientôt sodas !), impôts locaux… les Français sont de véritables vaches à lait pour les gouvernements, incapables d’instaurer un équilibre budgétaire.

Dans ce contexte fiscal hors normes, il est une cible particulièrement facile pour les dirigeants politiques, dans un pays où extrême droite et extrême gauche comptabilisent quasiment un tiers des électeurs à chaque élection présidentielle : les riches ! François Hollande n’avait-il pas été élu sur la promesse de les taxer au maximum ?

Ainsi, il est reproché aux personnes et sociétés citées dans les Paradise Papers d’avoir optimisé leurs dépenses fiscales, c’est-à-dire d’avoir utilisé au maximum les moyens légaux à leur disposition pour payer le moins d‘impôts possible. Quel contribuable à qui l’on retirerait plus de 70% de ses revenus ferait autrement ?

Le maintien sur notre territoire national de certaines fortunes de premier plan relève du miracle dans ce contexte, sachant que dans notre monde globalisé il est désormais si simple, pour les citoyens, comme pour les capitaux, de se déplacer d’un pays à un autre.

Pourtant, les journalistes du Monde leur tirent dessus à boulets rouges avec ces « révélations » des Paradise Papers, en se faisant un malin plaisir de citer les noms des personnes et des entreprises les plus emblématiques, dans leur quête du « buzz ».

Sans aller jusqu’à s’indigner des manquements éthiques de ces délations, qui vont à l’encontre du respect le plus élémentaire de la vie privée, on peut s’interroger sur les conséquences pour notre pays de cette affaire, qui ne fait pas autant de bruit à l’étranger (la Reine d’Angleterre est pourtant impliquée).

En effet, le populisme et le besoin de vendre du  papier d’une presse française en pleine crise (malgré les différentes niches fiscales dont elle bénéfice sans s’en offusquer) pourraient bien venir à bout de la patience de ces dirigeants, qui se font matraquer fiscalement, mais restent au pays par attachement.

Las de perdre de l’argent et de voir leurs réputations piétinées par les chroniqueurs mondains et autres humoristes, ils pourraient bien réaliser que l’herbe est plus verte ailleurs. Qu’en sera-t-il alors de l’économie et de l’emploi en France ?

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