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Le Sénégal endeuillé par un nouveau drame migratoire

Au moins 26 corps sans vie ont été repêchés ces derniers jours, suite au chavirement d’une embarcation de fortune au large des côtes sénégalaises.

Le bilan, bien que provisoire, dévoile d’ores et déjà l’ampleur de la tragédie. Alors qu’il tentait de traverser l’atlantique, un bateau de migrants s’est renversé au large de la ville sénégalaise de Mbour entre la nuit du dimanche 8 au lundi 9 septembre 2024, faisant au moins 26 morts.

Ce chiffre actualisé suite au début des recherches – toujours en cours – de la marine sénégalaise lundi, donne une idée de l’étendue des personnes potentiellement impliquées dans le naufrage, dont notamment des femmes et des enfants.

Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par la radio-télévision sénégalaise (RTS), la pirogue à bord de laquelle auraient embarqué plus d’une centaine de personnes a chaviré quatre kilomètres seulement après son départ. De quoi renseigner sur l’état de ces embarcations souvent précaires.

Une route migratoire de plus en plus empruntée

La précarité en l’occurrence est à l’origine de ces départs en mer de plus en plus nombreux le long de la côte ouest-africaine. Poussés par la pauvreté et le manque de perspectives au pays, de nombreux jeunes hommes, mais aussi des familles entières bravent désormais les périls de la traversée dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe.

À preuve, le capitaine du bateau naufragé serait, de l’avis de son frère et actuel maire de Mbour Issa Sall, un pêcheur jouissant d’une certaine « aisance financière ». « Il gagne des millions », a révélé l’édile sur la chaîne de télévision privée locale, TFM, non sans s’interroger sur les motifs de son acte.

D’autant qu’il aurait embarqué avec ses quatre enfants et 12 de leurs neveux et nièces. Le Sénégal, pays d’origine de beaucoup de candidats au voyage, est devenu ces dernières années, l’une des principales plaques tournantes de l’émigration irrégulière.

Les naufrages, une hécatombe invisible

Pirogues et embarcations de fortune se remplissent au large de Dakar ou Saint-Louis, à destination souvent des côtes espagnoles beaucoup plus au nord. Preuve d’un phénomène devenu presque endémique, deux autres bateaux transportant plus de 400 personnes ont été appréhendés lundi, en plein comptage des morts du naufrage de la veille.

« C’est une forme de facilité. Ils n’ont pas une idée précise du danger qu’ils courent en prenant une embarcation pour plusieurs jours dans des conditions effroyables », estime le président de l’Association de consommateurs du Sénégal, Momar Ndao, dans les colonnes de DW Afrique.

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