Après la nomination du Gouvernement de transition, le lundi 5 octobre, le Mali doit maintenant se dépêcher de mettre fin au vide institutionnel qui dure depuis deux mois. Cela passera par la mise en place rapide du Conseil National de Transition qui rendra effectif le fonctionnement de l’Etat avec un Exécutif, un pouvoir judiciaire et un organe législatif.
L’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle dissoute
Le Mali écrit un nouveau chapitre de son histoire depuis la chute d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK), le 18 août 2020, suite à une contestation populaire emmenée par le Mouvement du 5 juin. En septembre, les putschistes et les protestataires ont adopté la Charte de la Transition. Puis ils ont désigné le président de la transition, le Gal Bah N’Daw, et son premier ministre Moctar Ouane. Ce dernier a formé un gouvernement de 25 membres, le lundi 5 octobre dernier, avec pour mission de conduire le pays durant les 18 prochains mois.
Deux semaines plus tard, il n’en reste pas moins que le vide institutionnel persiste au Mali, avec la dissolution de la Cour constitutionnelle et la paralysie de l’Assemblée nationale, depuis deux mois. Des acteurs politiques maliens avaient prévenu contre les conséquences d’une telle situation, au plus fort de la mobilisation contre IBK. Parmi eux, le député de Kayes, Aliou Diallo. Le président-fondateur d’ADP-Maliba avait notamment proposé de maintenir la nouvelle législature et de procéder simplement à une reprise partielle des élections, là où elles étaient contestées. Mais l’Assemblée nationale sera finalement dissoute, ainsi que la Cour Constitutionnelle. Ce qui provoque un dangereux flottement au niveau de la gouvernance.
Le Conseil national de sécurité émet la même préoccupation
Aliou Diallo appelle donc à mettre rapidement fin à cette situation. « A présent, après l’étape de l’installation de l’exécutif, j’invite les autorités maliennes à procéder rapidement à la formation du Conseil National de Transition afin que le fonctionnement de l’Etat soit effectif avec un Exécutif, un pouvoir judiciaire et un organe législatif », a-t-il suggéré dans une récente tribune sur ses réseaux sociaux. Un avis partagé par le Conseil national de sécurité des Nations Unies. L’organe a indiqué, lors d’une réunion le 8 octobre, qu’elle attend « la nomination prochaine d’un Conseil national de la transition composé de 121 membres issus de l’ensemble des forces de la nation malienne ».
Par ailleurs, Aliou Diallo souhaite la mise en œuvre de l’Accord d’Alger de 2015 pour la paix et la réconciliation et la prise en compte des résolutions du Dialogue national inclusif (DNI). A l’endroit de ses compatriotes, il appelle « à rester engagés et mobilisés pour relever les défis immenses » qui attendent le Mali. « Le principal d’entre eux, a-t-il écrit, est de surmonter [les] différences et de créer les conditions sociales et politiques pour la réussite de cette Transition qui doit permettre au pays de revenir à un Ordre Constitutionnel normal dans les meilleurs délais ».