L’antibiorésistance est l’une des principales menaces pour la santé publique de notre époque. A ce jour, aucun vaccin efficace n’a été produit pour combattre ce fléau. Mais un espoir point à l’horizon concernant les agents pathogènes à gram. Nosopharm, une startup de biotechnologie française, annonce la commercialisation prochaine d’un antibiotique first-in-class redoutable contre ces bactéries.
La consommation excessive d’antibiotiques chez l’homme et l’animal a favorisé, ces dernières décennies, l’émergence de souches de bactéries résistantes aux antibiotiques. Chaque année, cette résistance aux carbapénèmes fait plus de 800 000 décès dans le monde. Selon l’OMS, l’antibiorésistance pourrait faire près de dix millions de victimes d’ici à 2030 avec la hausse des fragilités et l’émergence des maladies infectieuses. D’où l’urgence de développer de nouveaux traitements, en particulier avec de nouveaux modes d’action.
Quelques résultats positifs signalés dans le monde
Lors de la journée mondiale de l’antibiorésistance, le 18 novembre dernier, les autorités sanitaires ont réitéré cet appel. Ce fut aussi l’occasion de faire le point sur les recherches menées à ce jour. Quelques résultats positifs suscitent de l’espoir à travers le monde, notamment aux Etats Unis et en France. En Hexagone, des organismes publics comme l’Inserm travaillent à comprendre le mécanisme de résistance des bactéries. D’autres initiatives privées ont été répertoriées, dont celle de Nosopharm.
Un puissant antibiotique en préparation chez Nosopharm
Cette entreprise de biotechnologie nîmoise installée à Lyon a annoncé, en juin 2022, des essais de laboratoire concluants sur son antibiotique first-in-class. Baptisé Noso-502, ce vaccin innovant traite l’antibiorésistance chez les agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales contractées lors d’un séjour à l’hôpital. Il a démontré une efficacité totale contre Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Enterobacter spp. Ces superbactéries possèdent les souches les plus résistantes aux carbapénèmes.
Des essais cliniques en cours dans les hôpitaux
Nosopharm a fabriqué Noso-502 à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux molécules inexploitées mais doté d’un fort potentiel pharmaceutique. La startup mène actuellement des tests sur des patients dans des hôpitaux. Ces expérimentations lui permettront de finaliser la production de son vaccin et d’entrevoir une commercialisation. Il lui faudra, bien sûr, l’obtention des autorisations réglementaires. Pour se donner toutes les chances, Nosopharm a remanié son conseil de surveillance. Avec pour objectif de signer des partenaires stratégiques et de lever des fonds nécessaires à la poursuite de son projet.
Nosopharm a intégré la French Tech Health20
L’entreprise pharma a intégré en mars dernier la promotion 2023 de la French Tech Health20. Ce programme d’accompagnement offre aux startups un accès privilégié à des financements et à un réseau de partenaires partout dans le monde. Avec Noso-502, Nosopharm pourrait résoudre un problème majeur de santé publique et contribuer à la souveraineté sanitaire et pharmaceutique de la France. Une priorité pour Emmanuel Macron, qui a dévoilé en juin dernier un plan des médicaments. L’antibiotique fait partie des premiers remèdes visés.
