Joe Biden effectue une visite en Angola à partir de ce dimanche 13 octobre. Ce premier voyage en Afrique du président américain vise à renforcer les relations économiques avec le pays lusophone. Il a lieu dans un contexte de forte expansion de la Chine et de la Russie sur le continent.
Il n’est jamais trop tard. A un mois de la fin de son mandat, Joe Biden effectue sa première visite en Afrique. Ce sera en Angola, du 13 au 15 octobre. Ce voyage vise à renforcer les relations économiques bilatérales avec le pays lusophone et plus globalement à consolider l’engagement des Etats-Unis envers le continent. Au cours de son séjour, le président américain rencontrera son homologue João Lourenço pour discuter d’une collaboration accrue sur des priorités communes.
Le « plus important investissement américain de tous les temps dans le rail africain », selon Joe Biden
Les entretiens entre les deux dirigeants porteront en particulier sur le projet d’extension du corridor de Lobito. Ce réseau ferroviaire transcontinental doit relier le port angolais de Lobito à la région de Lubumbashi, en RDC, où se trouvent de grandes mines de cuivre et de cobalt. L’infrastructure permettra de faciliter les échanges commerciaux avec les marchés mondiaux. Selon Joe Biden, ce projet est le « plus important investissement américain de tous les temps dans le rail africain ».
Les États-Unis et l’Europe ont déjà mobilisé 630 millions d’euros pour rénover le tronçon très dégradé du côté congolais. Ce corridor ferroviaire, qui s’étend sur 1 300 kilomètres au total, doit ouvrir début 2026. Il s’inscrit dans le cadre du Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements (PGII), un programme de développement des pays du sud lancé par le G7, en réponse aux nouvelles routes de la soie de la Chine.
Joe Biden veut contrer l’influence chinoise en Afrique
Pour contrer cette initiative occidentale, Pékin a proposé de relancer la ligne historique Tazara, partant de la Zambie à la Tanzanie. La guerre des projets est donc lancée pour devenir le partenaire privilégié de l’Afrique. Washington souhaite contrebalancer l’influence croissante de la Chine sur le continent, en particulier dans la région australe où elle est très présente. Le géant asiatique possède plusieurs mines dans la zone, notamment en RDC et en Zambie, et y investit massivement dans divers projets.
Cette bataille géopolitique concerne aussi la Russie, qui est davantage dans une offensive politique qu’économique. Et l’Angola est un terrain favorable compte tenu de l’histoire. En effet, l’ex Union soviétique a beaucoup soutenu le gouvernement marxiste du MPLA, dans les années 1970, contre la rébellion de l’Unita appuyée par les Etats Unis et le régime d’apartheid sud-africain. Le MPLA dirige toujours l’Angola mais avec un président plus ouvert au bloc de l’ouest.
L’Angola, un partenaire économique stratégique
Pour Washington, l’Angola est un exemple de pays africain devenu moins idéologique et qui diversifie activement ses relations, pour être moins exposé à une puissance économique, notamment à la Chine qui est de loin son premier partenaire commercial avec près de 60% des échanges. Il s’agit d’un interlocuteur stratégique à conserver, d’autant que cet Etat est le deuxième exportateur de pétrole brut du continent. L’industrie pétrolière représentant environ 90 % de ses exportations. Joe Biden compte donc positionner les Etats Unis avant que ne revienne peut-être au pouvoir Donald Trump, qui a complètement ignoré l’Afrique durant son mandat (2015-2020).
