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Donald Trump va-t-il annexer le Canada pour en faire le 51e État américain ?

Avec Donald Trump, on n’a pas fini de tout voir et de tout entendre. Depuis la fin novembre, le prochain locataire de la Maison Blanche insiste auprès du Canada pour qu’il devienne le 51e État américain afin d’éviter des droits de douanes de 25%. Cette nouvelle boutade déplaît fortement à de nombreux Canadiens. L’ancien premier ministre Jean Charest, notamment, a mis en garde le grand voisin contre une invasion de son pays.

Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle ère d’annexion des petits pays par les grands ? Depuis 2022, la Russie a envahi plusieurs régions d’Ukraine, dans le cadre de ce qu’elle appelle « une opération spéciale » visant à dénazifier Kiev. La Chine aussi ne cache plus sa volonté de prendre possession de Taiwan, territoire qu’elle a toujours considéré comme sien. Maintenant on pourrait voir les Etats Unis entrés dans la danse avec Donald Trump à la Maison Blanche.

Le Canada invité à devenir le 51e État américain pour éviter des droits de douanes

Le président élu a récemment renouvelé ses appels pour que les États-Unis prennent possession du Groenland, du Canada et du Panama. Pour le Groenland, il avait déjà tenté de l’acheter au Danemark en 2019, en vain. Le Premier ministre de ce territoire a réitéré que son pays n’était pas à vendre. Quant au Panama, le milliardaire de 77 ans souhaite en prendre possession par rancune et pour des intérêts économiques. Selon lui, ce pays arnaque les Etats Unis sur son canal, tout en faisant de la place aux Chinois.

Mais Donald Trump veut surtout faire du Canada le 51e État américain. Il a fait cette proposition au premier ministre canadien Justin Trudeau, lors d’un dîner dans sa résidence à Mar-a-Lago, en Floride, à la fin novembre. « Votre pays ne peut donc pas survivre s’il n’arnaque pas les États-Unis à hauteur de 100 milliards de dollars ? Dans ce cas je suggère qu’il devienne le 51e État américain pour éviter des droits de douanes de 25% », aurait-il déclaré à son hôte. D’après l’agence de presse américaine Associated Press, cette boutade a provoqué des rires nerveux chez le premier ministre et les autres convives.

Certains Canadiens jugent intéressante l’idée de Donald Trump

Si les élus présents ont minimisé ces propos, évoquant des blagues dans une ambiance « cordiale et chaleureuse », Donald Trump est revenu sur sa proposition le 25 décembre, en souhaitant « Joyeux Noël » aux trois territoires qu’il convoite, sur son réseau Truth Social. Certains Canadiens trouvent intéressante la proposition du président américain. Ils vantent des liens d’amitié forts entre les deux pays, qui partagent déjà certains domaines comme le sport, avec les ligues de basketball et de hockey communes. Ils évoquent des avantages à de nombreux niveaux, notamment la sécurité et l’économie.

L’homme d’affaires canadien Kevin O’Leary pense que cette intégration pourrait permettre de mieux sécuriser les Territoires du Nord-Ouest convoités par d’autres puissances. Il a aussi émis l’idée d’une monnaie courante commune, de la création d’un nouveau passeport et de la mise à disposition de toutes les ressources des deux pays. Selon lui, la majorité des 41 millions de Canadiens adhèrent à la proposition de Trump.

Jean Charest trouve insultante la proposition de Donald Trump

Mais un sondage Léger a indiqué l’inverse de ses affirmations au début du mois de décembre. Selon cette enquête, seulement 13% des Canadiens aimeraient que leur pays devienne le 51e État américain, tandis que 82% souhaitent le contraire. L’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, n’est lui pas d’accord. Il estime qu’il ne faut pas prendre à la légère les velléités expansionnistes de Donald Trump. « Vous savez, l’humour est une forme de langage et M. Trump se fait très insistant là-dessus », a-t-il déclaré.

Jean Charest trouve son appel insultant et contraire aux relations solides entre le Canada et les États-Unis. Mais pour lui, c’est une occasion pour Ottawa de revoir sa politique extérieure et commerciale, trop dépendante du voisin américain. Aussi, prévient-il Donald Trump contre toute tentative hasardeuse d’invasion. « Si j’étais le président Trump, je réfléchirais à deux fois avant d’envahir le Canada », a-t-il amorcé. Puis de rappeler : « La dernière fois que les États-Unis ont tenté une telle chose —pendant la guerre de 1812— ça ne s’est pas très bien terminé. Le Canada a même incendié la Maison-Blanche».

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