Fin juin, au Maroc, les musées ont ouvert gratuitement leurs portes aux jeunes, le temps d’une visite nocturne. Inscrite dans le cadre de la quatrième Nuit des Musées et des Espaces Culturels, cette initiative avait pour but d’aider les jeunes marocains à se rapprocher de leur culture et de leur patrimoine. Plusieurs événements ont été organisés à cette occasion, dont l’exposition “Caftan d’hier, regard d’aujourd’hui” au Musée national de la parure, aux Oudayas.
Si les jeunes avaient déjà du mal à se rendre dans des lieux culturels comme les musées, faute d’argent, l’essor des nouvelles technologies (smartphones, jeux vidéos, ordinateurs, etc.) les a complètement détournés de ces endroits pourtant enrichissants. Pour les inciter à s’y rendre de temps en temps, les initiatives se multiplient dans le monde. Il y a notamment des visites scolaires à prix réduits ou des expositions immersives avec casques VR, jeux visuels et sonores…
Les musées du royaume ont offert une entrée gratuite aux jeunes marocains
Au Maroc, on a fait le choix de la gratuité récemment. Fin juin, les musées du royaume ont offert une entrée gratuite aux jeunes marocains, notamment à Rabat, de 17h à minuit. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre de la quatrième Nuit des Musées et des Espaces Culturels. Placée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, elle est organisée par la Fondation nationale des musées (FNM). Le thème choisi cette année était « La jeunesse marocaine, gardienne du patrimoine de demain ».
Plus de 200 œuvres exposées au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain
Le coup d’envoi de ces soirées portes ouvertes a eu lieu le 27 juin à 17h au Musée national de la parure, aux Oudayas, avec l’inauguration de l’exposition “Caftan d’hier, regard d’aujourd’hui” dédiée au caftan marocain, témoin vivant d’un art vestimentaire ancestral. Toujours à Rabat, la soirée s’est poursuivie au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, où s’est déroulée l’exposition permanente “Horizon(s) en Mouvement, Cent ans de quêtes artistiques au Maroc 1920-2020”. Cet événement retrace l’histoire de l’art moderne et contemporain au royaume chérifien à travers plus de 200 œuvres, dans une scénographie immersive.
Le Wi-Fi était gratuit dans musées
Outre les expositions, les musées et espaces culturels du Maroc ont proposé des ateliers, des performances artistiques, des visites guidées, des projections et des animations. Pour rendre l’expérience plus accessible et enrichissante, les musées ont donné accès à leur Wi-Fi dans les divers espaces ouverts au public.
À l’occasion de cette quatrième Nuit des Musées et des Espaces Culturels, la FNM a également signé deux conventions majeures avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Elle souhaite introduire la culture et les musées dans les écoles, soutenir les visites gratuites pour les étudiants, les enseignants et les chercheurs, mais également promouvoir la recherche sur le patrimoine et les projets académiques.
Un réel désir des enfants de s’engager dans les arts
Selon un communiqué de la FNM, ces accords illustrent une volonté partagée, celle de renforcer le lien entre la jeunesse marocaine et son héritage culturel et faire des institutions muséales des espaces d’éveil, de dialogue et de transmission du savoir. « Nous avons constaté un réel désir des enfants de s’engager dans les arts. Cette convention est donc très importante, la visite de ces beaux musées va sans doute encourager ces enfants. », a commenté Mohamed Saad Berrada, ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports.
Les musées veulent emmener les jeunes marocains à être fiers de leur identité et à la proclamer
Mehdi Kotbi, président de la Fondation Nationale des Musées, se réjouit lui d’avoir « donné l’opportunité aux étudiants d’accéder aux musées gratuitement, ce qui veut dire que l’obstacle du paiement pour y accéder a été complètement levé ». Il pense qu’il il est nécessaire de répéter ce type de gestes pour initier les jeunes à la culture, car ce sont eux qui succéderont aux adultes actuels.
Amine Boushaba, commissaire de l’exposition sur les caftans a déclaré de son côté que l’objectif de l’exposition sur le caftan était « d’apprendre à être fier de ses racines ». Selon lui, apprendre à être fier de ses racines, c’est « apprendre à reconnaître cet artisanat ancien et enraciné, à ne pas avoir honte de son identité. Au contraire, ajoute-t-il, il faut porter haut et fort cette identité et « dire qu’aujourd’hui nous sommes dans un Maroc moderne, qui n’a pas renié son authenticité et ses traditions ».