OKO propose au Mali, depuis 2020, une assurance aux petits exploitants agricoles afin de sécuriser leurs revenus face aux dégâts causés par le changement climatique. Egalement présente en Ouganda, cette start-up a assisté plus de 15 000 agriculteurs à ce jour. Récemment, elle a levé des fonds pour soutenir sa croissance et conquérir d’autres pays.
Au Mali, l’agriculture est un pilier de l’économie. Selon les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), elle contribue à environ 40% au PIB et emploie près de 80% de la population active. Malheureusement, ce secteur fait face à l’insécurité endémique et surtout aux conséquences du changement climatique. On pense en particulier à la sécheresse et aux inondations. Ces désastres naturels détruisent chaque année les récoltes. Et les pertes sont irrécupérables faute d’assurance.
Une évaluation des conditions climatiques par image satellite
Face à cette situation, Raphael Haziza, Shehzad Lokhandwalla et Simon Schwall ont eu l’idée de fonder en 2018 la fintech OKO. Cette entreprise permet aux producteurs agricoles de bénéficier d’une couverture risques en cas de sinistres. Concrètement, les paysans perçoivent une indemnité pouvant aller jusqu’à 300 euros (195.000 francs CFA) selon la surface concernée. Avant cela, la startup signe des contrats avec les producteurs. Cela passe par l’évaluation des conditions climatiques par image satellite.
OKO calcule par exemple la période de germination et la pluviométrie pour estimer les risques dans les différentes régions agricoles. Puis elle fixe les prix de façon optimale. L’opération coûte 10 euros l’hectare et garantit en cas de sinistre des remboursements pouvant atteindre des centaines d’euros l’hectare. Tout dépendra de la sévérité des pertes et de la surface de cultures endommagées. Pour le moment, la fintech s’intéresse uniquement aux champs de maïs, mil, sorgho, sésame et coton.
Une application mobile pour faciliter l’accès aux services
Afin de faciliter la relation avec les paysans, OKO a développé une application mobile et une interface de programmation, qui permet d’accéder à ses services en ligne depuis n’importe quel téléphone portable. Pour les producteurs ayant rarement accès à Internet, la jeune pousse a mis en place un code USSD. Ses conseils agronomiques ont permis aux assurés de disposer davantage de connaissances pour la mise en place de meilleures pratiques de production. Aujourd’hui, elle compte environ 15 000 clients au Mali et en Ouganda, les deux seuls pays où elle opère.
En 2021, OKO a levé 1,2 million de dollars (600 millions de francs CFA) fort de ses bons résultats et des possibilités qu’elle fait entrevoir. Ce tour de table lui sert à renforcer sa présence auprès des petits exploitants agricoles au Mali et en Ouganda. Il va également lui permettre d’étendre ses activités à la Côte d’Ivoire, à Madagascar et au Cameroun. La startup étudie actuellement l’intégration, à sa gamme de sinistres, d’autres cultures ainsi que les dégâts causés par les criquets.
