Economie

Cacao : la Côte d’Ivoire accélère sa transformation locale avec Cargill

Cacao : la Côte d’Ivoire accélère sa transformation avec Cargill

 

Le géant américain de l’agroalimentaire Cargill a ouvert mardi les nouvelles lignes de son unité de transformation de cacao basée dans la zone industrielle de Yopougon (Abidjan). Cette extension va permettre au groupe d’augmenter ses capacités de transformation. Et surtout d’accélérer l’industrialisation d’une filière clé de l’économie ivoirienne.

Plus grande usine de broyage de cacao en Afrique

Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a procédé, le mardi 2 novembre 2021, à l’inauguration des nouvelles lignes de l’unité de transformation « Micao » du groupe Cargill, dans la zone industrielle de Yopougon (Abidjan). Cette extension, dont le coût total s’élève à 100 millions de dollars, permet au géant américain de disposer de la plus grande usine de broyage de cacao en Afrique. Elle servira à traiter chaque année 170 000 tonnes de cacao, contre 110 000 tonnes actuellement. Soit une augmentation de 60 000 tonnes de ses capacités de broyage.

Le négociant présent en Côte d’Ivoire depuis 2018 pourra y produire de la poudre de cacao brun foncé pour les pâtisseries sous sa marque. « Avec la nouvelle technologie installée dans notre usine de Yopougon, nous sommes désormais mieux équipés pour répondre à l’ensemble des besoins de nos clients, de la lumière délicate aux poudres de cacao Gerkens intensément foncées », a indiqué Niels Boetje, directeur général de Cocoa pour Cargill. Il se réjouit de cette ouverture d’autant que « Les consommateurs sont de plus en plus attirés par les produits de boulangerie et de confiserie avec l’attrait visuel fort et chocolaté ».

Un projet dans le cadre d’une convention signée avec l’Etat ivoirien

Cargill emploiera 100 personnes dans ses nouvelles lignes. Ce qui portera à plus de 1000, le nombre de salariés sur ses sites d’Abidjan, de Daloa et de San-Pedro. « La réalisation de ce projet stratégique traduit le dynamisme du groupe Cargill et le rôle majeur qu’il entend jouer dans l’industrialisation de la filière cacao en Côte d’Ivoire, afin de contribuer à la création d’emplois et de richesses toujours plus grandes pour nos populations », a déclaré Patrick Achi. Le chef du gouvernement ivoirien rappelle que la démarche du groupe américain s’inscrit dans le cadre d’une convention signée avec l’Etat ivoirien en 2017. Ce contrat vise l’augmentation des capacités de transformation sur 5 ans.

La capacité totale de broyage de cacao actuelle de la Côte d’Ivoire s’élève à 850 000 tonnes. Elle se répartit entre 6 entreprises à savoir Cargill, Touton, Olam, Barry Callebaut, Sucden et Ecom. Ces groupes détiennent l’intégralité des contrats d’exportation et dominent les achats de la fève. Patrick Achi a aussi réaffirmé l’engagement du gouvernement ivoirien à accélérer l’industrialisation de la Côte d’Ivoire. Cela passera notamment par un accroissement du rythme des investissements et un renforcement de la compétitivité et de la résilience des entreprises nationales dans la filière.

Passer du statut de simple producteur à transformateur

Le cacao est l’un des piliers de l’économie ivoirienne, en binôme avec le café. Il représente 40% de l’offre mondiale, 40% des recettes d’exportation nationales et 20% du PIB. Aussi, il mobilise au moins un million de producteurs et fait vivre près de 5 millions d’Ivoiriens. Mais, la Côte d’Ivoire ne veut pas se contenter du statut de premier producteur mondial de cacao. Elle souhaite être un grand transformateur. « En réussissant la transformation de la filière du cacao, c’est aussi la transformation structurelle de l’économie de la Côte d’Ivoire que nous accomplirons. C’est à cette tâche que nous œuvrons chaque jour », a soutenu Patrick Achi.

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