SociétéUne

Sierra Leone : plusieurs îles menacées par la montée des eaux

En Sierra Leone, petit pays situé en Afrique de l’ouest, plusieurs îles sont menacées par les eaux depuis quelques années. L’océan Atlantique les grignote inexorablement, poussant leurs habitants à construire plus à l’intérieur des terres ou à quitter leur ile maternelle. Les populations désemparées et les ONG appellent les pays riches à  l’aide face à la timide réponse du gouvernement de Freetown.

En Sierra Leone, petit pays de huit millions d’habitants situé en Afrique de l’ouest , plusieurs îles sont englouties peu à peu par la montée des eaux. C’est le cas de Nyangai, dans l’archipel des Tortues, qui est inéluctablement en train de disparaître dans l’océan. En moins de 10 ans, la surface de cette portion de terre a été divisée par trois et ne mesure plus qu’environ 200 mètres de long sur 100 mètres de large. Depuis trois ans, la majeure partie a été submergée.

La Sierra Leone perd ses îles 

Même les forêts ont disparu, submergées par l’eau salée, le terrain de football se trouve aujourd’hui sous l’eau 22 heures par jour et l’ancienne mosquée n’est plus visible que par son minaret. Le puits de l’île a également été inondé par l’eau de mer, obligeant les habitants à faire 45 minutes de bateau aller-retour pour chercher de l’eau potable sur les îles voisines. Quant à l’école du village, située en bordure, une partie à été emportée par les vagues. Aujourd’hui, le bâtiment est dangereusement perché sur la berge ravagée.

Des déplacements à l’intérieur des terres, mais une solution provisoire 

Les plus importantes destructions concernent les maisons familiales. Beaucoup d’entre elles ont été englouties par la mer. Les villageois sont contraints de construire plus à l’intérieur des terres. Face à l’avancée inexorable des eaux, ces déplacements ne sont qu’une solution temporaire. Alors on ne se fatigue plus. Les maisons construites ressemblent de plus en plus aux tentes de camp de réfugiés avec des tissus comme matériau de construction. D’autres villageois ont préféré s’installer dans des îles voisines moins touchées par la montée des eaux, car situées plus haut au-dessus du niveau de la mer ou présentant un sol plus dense et moins sableux, comme Sei.

Plusieurs îles de la Sierra Leone concernées par la montée des eaux 

Selon le chef de Nyangai, Mustafa Kong, il y a 20 ans, l’île comptait plus de 500 foyers, abritant en moyenne huit personnes chacun. Aujourd’hui, il ne reste plus que 70 ménages. La situation est la même sur l’île de Plantain, qui abrite l’un des sites les plus historiques de la Sierra Leone. Les activités agricoles y sont désormais impossibles parce que la majeure partie des terres a été perdue au profit de la mer. Désormais, les habitants dépendent principalement de la pêche artisanale. Idem dans le nord du pays, où 2 000 habitants de Yelibuya doivent être relogés car leur île s’enfonce dans la mer.

La topographie et le changement climatique se conjuguent

Alors que le niveau de la mer devrait augmenter de 30 à 90 cm d’ici la fin du siècle, les experts estiment que ces îles pourraient être englouties d’ici quelques années. Si le réchauffement climatique y est pour beaucoup à cette catastrophe, la topographie de la Sierra Leone n’arrange pas les choses. En effet, les 530 km de côtes de ce pays sont principalement de faible altitude, parsemées de plages et d’îles. De vastes étendues de mangrove offrent une certaine protection contre la mer, mais cette couverture végétale tient peu face à la destruction de la forêt pour le bois de chauffage et la construction de nouvelles habitations. À ces problèmes s’ajoute l’extraction de sable non réglementée.

La Sierra Leone appelle à l’aide les pays riches 

Selon le ministre sierra-léonais de l’Environnement et du Changement climatique, Jiwoh Abdulai, le gouvernement est conscient que « ces populations ont besoin d’aide » et qu’elles doivent être évacuées de ces îles. Cependant, l’État ferait face à un défi financier pour la relocalisation, dans un pays déjà très fragile au niveau économique et sanitaire, après des années de guerre civile. À l’instar d’autres pays pauvres, la Sierra Leone demande aux nations plus riches de l’aider à lutter contre le réchauffement climatique et la montée des eaux, dans la droite ligne des engagements de l’Accord de Paris de 2015 et des différentes COP.

Autres articles à voir

Bouton retour en haut de la page