Botlhale AI Solutions, une startup sud-africaine, a conçu des outils de traitement du langage naturel basés sur l’IA qui permettent aux clients de services numériques de pouvoir utiliser une langue qu’ils comprennent. Se faisant, l’entreprise améliore l’inclusion numérique dans une Afrique en plein essor digital, mais confrontée à des barrières linguistiques.
En Afrique, les services digitaux sont en pleine expansion, notamment les solutions de paiement de mobile. Faciles d’utilisation, celles-ci permettent de réaliser une opération en un clic, sans avoir besoin de faire un rang dans une agence. Sauf que pour profiter de ces services numériques, il faut comprendre la langue utilisée. Il s’agit pour la plupart des langues héritées de la colonisation : Anglais, Français, Espagnol, Portugais et Arabe.
Les barrières linguistiques, un obstacle à l’inclusion numérique
Sur un continent où l’analphabétisme reste important, l’usage de ces langues s’avère problématique. En effet les barrières linguistiques freinent la génération des services digitaux et constituent un obstacle à l’inclusion numérique. Ce problème existe dans tous les pays africains, même en Afrique du Sud. Dans la première puissance économique du continent, où une multitude de langues coexistent, des millions de personnes sont exclues de la révolution digitale simplement parce que les plateformes numériques sont disponibles dans quelques langues mondiales.
Botlhale AI a ciblé les langues majoritaires en Afrique subsaharienne
Pour casser cette barrière, Botlhale AI Solutions, une startup sud-africaine qui a participé à l’accélérateur Google for Startups : South Africa, a développé des outils de traitement du langage naturel alimentés par l’intelligence artificielle. Ces applications permettent aux clients de se servir de langues qu’ils comprennent, et auxquelles ils font confiance, pour effectuer des opérations en ligne ou sur leur smartphone. Botlhale AI a intégré les langues les plus parlées d’Afrique du Sud, dont le Zulu et le Setswana. La startup a identifié plus de 20 autres dialectes en Afrique subsaharienne employés au quotidien par plus d’un demi-milliard de personnes.
Botlhale AI propose une API et une plateforme SaaS
Botlhale AI concentre ses activités sur les grands modèles d’IA de base et les plateformes d’engagement client construites à partir de ces modèles, notamment Gemini de Google. La startup propose ces algorithmes à d’autres organisations et innovateurs pour qu’ils les intègrent dans leurs propres solutions. Pour ça, elle fournit une API permettant de s’approprier la technologie, en plus d’une plateforme SaaS. L’entreprise s’appuie en outre sur des assistants de codage, qui ont accéléré les processus et amélioré les examens de code.
Au début de l’aventure, il a fallu éduquer les gens pour les convaincre du potentiel de l’IA
« Notre mission est de veiller à ce que les gens puissent participer pleinement aux économies et aux sociétés auxquelles ils appartiennent », explique le fondateur Thapelo Nthite, qui avoue que les choses n’ont pas été faciles au début. Selon le dirigeant, les entreprises hésitaient à adopter leurs technologies car l’IA n’était pas très connue avant le lancement de ChatGPT fin 2022. « Nous avons dû éduquer les gens sur la technologie, leur montrer comment elle fonctionnait et gagner leur confiance », souligne-t-il.
Botlhale AI anticipe toujours les évolutions de l’intelligence artificielle
Botlhale AI dit être consciente que ses applications peuvent servir bien au-delà de ses domaines de prédilection. Par exemple, pour la création de livres audio ou l’apprentissage des langues. Comme l’intelligence artificielle progresse rapidement, la startup donne la priorité à la formation continue de ses équipes. Ainsi, elle a mis en place les « Speaky Wednesday ». Au cours de ces réunions, les collaborateurs présentent ou partagent de nouveaux outils ou de nouvelles stratégies, afin de maintenir l’intégration de l’IA dans sa façon de travailler.