Le Sénégal prévoit de lancer, à partir de 2026, la construction d’une seconde raffinerie de pétrole. Objectif : combler le déficit de transformation du brut domestique et réduire la dépendance aux importations de produits pétroliers. Entre 2 et 5 milliards de dollars devrait être investis dans ce projet.
Le Sénégal résolument lancé dans l’exploitation de ses hydrocarbures ! Après avoir décidé d’exploiter son pétrole en 2023, le pays compte renforcer ses capacités de raffinage. Le directeur général de la Société africaine de raffinage (SAR), Mamadou Abib Diop, a annoncé le jeudi 2 octobre la construction d’une seconde raffinerie à partir de l’année prochaine.
La future raffinerie alimentée principalement par le champ offshore de Sangoma
Baptisé « SAR 2.0 », le projet nécessitera entre 2 et 5 milliards de dollars de financements. Plusieurs investisseurs étrangers ont déjà manifesté leur intérêt, notamment des Chinois, des Turcs et des Sud-coréens. La future raffinerie sera alimentée principalement par le champ offshore de Sangomar. Ce site, dont la société nationale de distribution Petrosen détient une part minoritaire, est exploité par l’australien Woodside Energy. Sa production, qui a démarré en juin 2023, est estimée à environ 34,5 millions de barils, soit environ 4,6 millions de tonnes.
Le Sénégal importe encore une partie de ses produits pétroliers raffinés
La SAR, la première raffinerie du pays créée en 1961, ne traite actuellement que 1,5 million de tonnes par an, soit 30 000 barils par jour. Ce volume modeste oblige le Sénégal à importer une partie de ses produits pétroliers raffinés pour répondre à la demande intérieure. Avant le lancement de la production nationale en 2023, la SAR ne traitait que le pétrole importé. Le Sénégal est également devenu producteur de gaz en décembre de la même année, en exploitant un même puits avec la Mauritanie voisine.
Vers une réduction de la facture énergétique grâce à cette seconde raffinerie
La nouvelle raffinerie aura une capacité de 4 millions de tonnes de raffinage annuel d’ici 2029. Ce volume supplémentaire permettra de rapprocher le Sénégal de l’autosuffisance et lui offrira des perspectives d’exportation vers les marchés régionaux. Selon Mamadou Abib Diop, l’ensemble du projet contribuera à réduire la facture énergétique et à renforcer la souveraineté nationale dans un secteur stratégique. Ainsi, cette hausse de la capacité de traitement évitera au brut sénégalais d’être exporté à bas prix pour être transformé ailleurs, et revenir sous forme de produits finis plus coûteux.