Société

Présidentielle malienne de 2022 : Soumaïla Cissé et Aliou Diallo au coude à coude selon les sondages

Alors que la présidentielle malienne se tient dans un peu plus d’un an, deux poids lourds de l’opposition malienne ont déjà la faveur des pronostics. Il s’agit de Soumaïla Cissé et Aliou Diallo, qui ont obtenu respectivement 26 et 25,5% des voix à l’issue d’un sondage du cabinet Statix sur l’intention des votes au premier tour des Maliens.

Depuis le départ forcé d’Ibrahim Boubacar Keita et la mise sur sellette de son parti, le RPM, les cartes ont été entièrement redistribuées sur l’échiquier politique malien. Et ce sont les poids lourds de l’opposition malienne qui en profitent. C’est en tout cas ce que suggère un sondage mené par le cabinet d’études et de conseils bamakois Statix, du 13 au 18 novembre 2020, sur un échantillon de 1566 personnes de plus de 18 ans, représentatif de la population électorale. Statix a posé la question de savoir : « Si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour de l’élection présidentielle de 2022, pour lequel des candidats suivants auriez-vous voté ? ». Et les réponses placent légèrement Soumaïla Cissé en tête, avec 26% des intentions de vote, devant Aliou Boubacar Diallo, 25,5%. Arrivent un peu loin Moussa Mara (14%), Cheick Modibo Diarra (11,7%), Housseini Amion Guindo (8,2%) et Soumeylou Boubèye Maïga (6,2%). A l’état actuel des rapports de force donc, la présidentielle prochaine devrait se jouer entre le leader de l’URD Soumaïla Cissé et le fondateur de l’ADP-Maliba Aliou Diallo.

Soumaïla Cissé et Aliou Boubacar Diallo se tiennent à tous les niveaux

Dans le détail, ces deux candidats sont au coude à coude sur plusieurs catégories de l’étude. D’abord au niveau du sexe : les hommes souhaitent davantage voter pour Soumaïla Cissé (27%) que pour Aliou Boubacar Diallo (24%), tandis les femmes se les partagent (25% pour chacun). Au niveau de l’âge, les jeunes de 18 à 22 votent plus pour le candidat de l’URD (29%) que celui d’ADP-Maliba (22%). Mais ce dernier se rattrape dans les 35 à 49 (27% contre 23%) et plus. Dans l’ensemble, les deux candidats se tiennent.

Concernant les catégories professionnelles, les fonctionnaires, les commerçants et les sans activité ont le cœur qui balancent pour Soumaïla Cissé, qui promet notamment de lutter contre la corruption. A l’inverse, les étudiants et les employés sont davantage séduits par l’Aliou Diallo, perçu comme un entrepreneur modèle. Enfin, au niveau des catégories d’agglomération, le président de l’URD gagne dans les zones rurales (26% contre 25) et celui d’ADP-Maliba dans les zones urbaines (26% contre 24%).

Soumaïla Cissé : de la conviction et de l’expérience

Pour améliorer leurs différents scores, les deux candidats devront logiquement proposer un programme solide dans dix-huit mois. Soumaïla Cissé compte certainement renouveler ses ambitions de 2018 avec un programme axé sur cinq piliers. A savoir : restaurer la paix, la sécurité du pays et l’autorité de l’État ; instaurer un véritable dialogue entre tous les Maliens ; mettre l’État au service des populations ; donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due dans la société malienne ; et construire une économie performante et solidaire. Il avait chiffré ce programme à 7310,1 milliards de francs CFA, soit 82,4 % du PIB du Mali en 2017 (8868, 4 milliards de francs CFA).

Régulièrement battu depuis 2002, l’ancien ministre de l’Equipement (72 ans) sent peut-être que son heure est enfin arrivé. Ainsi, a-t-il déjà commencé sa campagne, quelques jours seulement après sa libération par les otages le 8 octobre dernier. Soumaïla Cissé a fait de nombreuses déclarations sur les médias nationaux et internationaux ces dernières semaines. Il a également eu des rencontres avec les officiels français, la diaspora malienne et des cadres de l’URD.

Aliou Diallo a un plan Marshall pour le Mali

Son adversaire Aliou Diallo, lui, continue de se positionner comme l’homme du changement. Ainsi, prône-t-il une saine politique ancrée dans le dialogue, le consensus et le rassemblement des Maliens. D’où sa participation controversée à des initiatives comme le Dialogue national inclusif (DNI), dont s’inspire actuellement la transition malienne. Le député de Kayes appelle aussi à un changement de mentalité par la lutte contre la corruption et la gabegie dans l’administration ainsi qu’au sommet de l’Etat. En philanthrope, il travaille en outre sur une stratégie de proximité avec de nombreuses réalisations pour les communautés villageoises.

Enfin, sur le volet économique, le PDG d’Hydroma propose depuis l’élection de 2018 un plan Marshall pour le Mali de 15000 milliards de Francs CFA. Objectif : lancer une véritable décentralisation et un développement socio-économique réel de toutes les régions du pays. Le milliardaire malien reste convaincu que c’est en luttant contre la pauvreté que le Mali mettra fin au terrorisme et à l’immigration clandestine.

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