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La pénurie de nourriture en Afrique de l’Ouest expliquée par la demande mondiale en huile et farine de poisson

La demande mondiale des industries en ressources halieutiques contribuerait à grande échelle à l’installation de la pénurie alimentaire en ouest Afrique selon un rapport de l’ONG Green Peace. Les producteurs d’huile et de farine de poisson destinés aux industries internationales sont visés en première ligne.

Mardi 31 mai, Green Peace justifiait cette affirmation dans un nouveau rapport. En effet, l’ONG estime un montant de 500 000 tonnes de poisson qui, au lieu de nourrir l’assiette de 33 millions de personnes, est consacré aux industries alimentaires mondiales chaque année. Ces industries touchent principalement aux secteurs de l’agriculture, de l’aquaculture, des compléments alimentaires ou encore des cosmétiques. Ils n’achètent ces réserves de poissons que pour en extraire de l’huile et de la farine nécessaires à la fabrication de leurs produits. Afin d’illustrer ce problème, il convient de revenir sur la situation en 2010. La production annuelle en huile et farine de poisson s’élevait à 13 000 tonnes dans cette région du continent. En 2019, elle atteint le nombre astronomique de 170 000 tonnes annuelles. C’est ce constat inquiétant qui est soulevé par Green Peace depuis plusieurs années maintenant. L’ONG, avec ce nouveau rapport tire la sonnette d’alarme en expliquant la gravité de cette augmentation de production à des fins industrielles. Elle menace dangereusement des communautés en Mauritanie, en Gambie, au Mali ou encore au Burkina Faso.

Au-delà de la précarité alimentaire, un réel danger pour l’environnement

Le principal acteur incitant cette surproduction sur le marché d’huile et de farine de poisson n’est autre que l’Union européenne. Toujours en 2019, une part de 70% de la production en Mauritanie est destinée à l’Europe. La Chine est aussi un gros client incitant à alimenter cette pénurie alimentaire. Le pays s’intéresse davantage à la farine de poisson de par ses besoins exponentiels en aquaculture ces dernières années.

Au-delà d’une pénurie alimentaire pour ces nombreux pays d’Afrique de l’ouest, cette surproduction pose de sévères problèmes de santé auprès des populations. Cette surproduction favoriserait le développement de maladies chroniques comparables à de l’asthme pour une partie des travailleurs dans les usines. De plus, un impact environnemental est lui aussi observé auprès des territoires à proximité des usines. Cette pollution incite Green Peace à conseiller vivement aux pays d’Afrique de l’ouest d’arrêter de surproduire de l’huile et de la farine de poisson. Le côté impératif de la situation qui paraît déjà critique pour les populations natives nécessite d’agir urgemment.

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