Amobé Mévégué, ancien journaliste de RFI et présentateur sur France 24, est décédé le mercredi 8 septembre 2021 d’une maladie soudaine. Il revenait à peine de l’inhumation de sa mère dans le centre du Cameroun. De nombreux médias et artistes ont salué la mémoire de ce grand promoteur de la culture africaine.
Amobé Mévégué, ancien journaliste de RFI et présentateur sur France 24, a passé l’arme à gauche le mercredi 8 septembre 2021 à l’âge de 52 ans. Son décès a été annoncé sur sa page Facebook : « C’est avec une grande tristesse que nous vous annonçons qu’Amobé est parti rejoindre ses ancêtres. Il laisse derrière lui un grand vide », peut-on lire. Le chroniqueur serait mort d’une maladie soudaine. En effet, le samedi 21 août 2021, il se portait à merveille lors de l’inhumation de sa mère dans son village, situé dans la région du centre au Cameroun. « Hommage dans mon village Nkolbogo à proximité de Yaoundé en pays Eton, Fang, Beti du Kamerun. Infinie gratitude à toi Madame « Patriarche », Mévégué née Ebogo, pour l’amour absolu que tu as donné à TOUS tes enfants. Ton fils Amobé », avait le regretté sur sa page Facebook au lendemain de la cérémonie.
Une pluie d’hommage
À l’annonce de sa mort, les hommages se sont enchainés sur les réseaux sociaux. À commencer par les deux médias français pour lesquels il travaillait. « C’est avec une profonde tristesse que nous venons d’apprendre la disparition d’Amobé Mévégué (…) Il était un visage et une voix familiers et appréciés par les téléspectateurs et les auditeurs des chaînes de France Médias Monde qui lui rendent hommage sur les antennes dès aujourd’hui », écrivent notamment sur leurs sites Radio France Internationale (RFI) et France 24.
Avec son décès, la légende sénégalaise de la musique Youssou N’Dour « pense que l’art et la musique en particulier, surtout de la diaspora noire, a perdu un grand promoteur. Quelqu’un qui donnait le micro à tout le monde et qui voyait toute la diversité de cette musique noire ». Quant au célèbre reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly, il se dit « vraiment sous le choc », d’apprendre la mort subite de « quelqu’un qui se battait tous les jours pour donner une image positive du continent africain ».
Un passionné de la culture africaine
Amobé Mévégué était une figure de référence de la culture et la musique noire. Pendant de longues années, il a soutenu et promu de nombreuses initiatives en Afrique et dans les Caraïbes. Aussi, ce citoyen voyageur a su créer des ponts entre les cultures européennes et africaines pendant toute sa carrière. Celle-ci a démarré dans les années 1980 quand il a pris part, en tant que pionnier, à l’aventure de Tabala FM, première radio africaine établie en France. À partir de 1994, il a produit Plein Sud, une émission culte de RFI, et coproduit en parallèle l’émission Africa Musica, le premier hit-parade des musiques africaines.
En 1998, Amobé Mévégué créé sur MCM Africa le premier talk-show quotidien de la diversité, en collaboration avec Myriam Seurat. Deux ans plus tard, il lance un magazine de presse écrite Afrobiz, ainsi que le site associé Afrobiz.com. Puis passe quatre années sur TV5Monde avec l’émission Acoustic, où il reçoit les plus grands noms de la musique internationale. Poussant son engagement toujours plus loin, il créé en 2004 FAMOUS, le festival afro-asiatique des œuvres universelles de solidarité, désormais intitulée l’académie du plus beau rêve africain AMOBADAY (Amobé Most Beautiful African Dream Academy for the Youth).
Arrivé en France à l’âge de cinq ans
Depuis 2010, Amobé Mévégué animait « À l’affiche », le journal de la culture et de la musique de France 24 et, en plus du magazine mensuel Africanités dédié à l’univers africain. En outre, il avait fondé la chaîne UBIZNEWS TV, une plateforme multimédia accessible dans 40 pays d’Afrique. Ce « citoyen d’Afrique » (comme il se faisait appeler) est né le 1er octobre 1968 à Yaoundé au Cameroun. Il est arrivé en France à l’âge de cinq ans. Amobé Mévégué est diplômé d’un DEUG de communication et d’une licence d’études cinématographiques. Il a également suivi une formation au Conservatoire libre du cinéma français de Paris (promotion 92-94).
