AfriqueCultureSociétéSportsUne

Le surf : une nouvelle mode en Afrique 

Le surf est un sport de glisse emblématique, longtemps associé aux plages ensoleillées de Californie, d’Australie et d’Hawaï. Cependant le surf a séduit un nouveau continent ces dernières années : l’Afrique. 

Le surf, une origine assez floue

L’Afrique est dotée d’une côte étendue, riche en paysages variés allant des plages tropicales aux falaises escarpées. Malgré cela, le surf est resté relativement inexploré jusqu’à ces dernières années dans le continent. La plupart des surfeurs avaient tendance à se concentrer sur des destinations plus traditionnelles comme Hawaï, longtemps considéré comme le berceau de ce sport. 

Mais depuis peu, grâce à une amélioration significative des infrastructures et une augmentation du tourisme côtier, l’Afrique est en train de devenir une destination privilégiée pour les surfeurs du monde entier. 

Et si l’on écoute le professeur d’histoire américain Kevin Dawson, la réapparition du surf sur les terres africaines ne serait qu’un acte de renouement avec l’histoire car ce dernier affirme que c’est sur le littoral de l’actuel Ghana, en Afrique de l’Ouest que la discipline s’est inscrite pour la toute première fois, dès le XVIIe siècle.  

Un développement en pleine expansion 

“Ce qui est certain, c’est que l’Afrique offre des spots incomparables. Il y a un potentiel énorme, encore inexploré” explique Andy Davis, cofondateur du label de surf Mami Wata, à l’origine de l’ouvrage de référence sur la culture de la glisse en Afrique, Afrosurf (2021).

Le développement du surf en Afrique a été stimulé par divers facteurs. Tout d’abord, les ressources naturelles abondantes, telles que les vagues puissantes et constantes, attirent les surfeurs en quête de nouvelles expériences. Des pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Ghana et le Mozambique sont en train de devenir des destinations réputées pour leurs spots de surf uniques.

Inconnu pendant longtemps, le spot de « Rass Al Lafaa » à Safi par exemple est la vague la plus puissante du Maroc et attire aujourd’hui les meilleurs surfeurs de la planète. Et pour cause, cette vague a la capacité de former un tube sur une longueur très importante qui varie entre 800 et 1 000 mètres. 

En outre, des initiatives locales et internationales ont été mises en place pour promouvoir le surf en Afrique. Des associations et des écoles de surf se sont développées, offrant aux jeunes locaux une chance de découvrir ce sport et de développer leur potentiel. nous allons former des coachs et multiplier les compétitions pour nous professionnaliser. Ainsi, nous attirerons de plus en plus de marques et nous permettrons aux athlètes de vivre de leur sport sans avoir à quitter le continent” , a souligné Oumar Sèye, président de la Confédération africaine de surf. 

Cela a également ouvert des perspectives économiques pour les communautés côtières en favorisant le tourisme durable et en générant des emplois locaux. « Cela a marché à Hawaï, aux îles Fidji, en Indonésie. Pourquoi pas en Afrique, où nous regorgeons de plages vierges et où il fait beau presque toute l’année ? » , poursuit-il. 

Émergence d’une culture côtière et impact sur les communauté locales  

Le surf en Afrique ne se limite pas à la pratique du sport, il a aussi donné naissance à une nouvelle culture côtière. Il y a “une vraie culture africaine du surf qui est en train de s’affirmer”, précise le président le la confédération africaine de surf. 

Les surfeurs africains ont commencé à adopter un mode de vie axé sur la mer, en mettant en valeur la préservation de l’environnement et la protection des océans. Ils ont également créé leur propre style et leur propre identité dans le monde du surf, en intégrant des éléments de la culture africaine dans leur pratique.

Les festivals de surf se multiplient sur les côtes africaines, rassemblant des surfeurs venus des quatre coins du globe pour célébrer leur passion commune. Ces événements jouent un rôle crucial dans le développement d’une communauté soudée et ouverte d’esprit, où les traditions locales se mêlent harmonieusement aux influences étrangères.

« Le surf permet de parler de l’Afrique autrement que ce qu’on a coutume d’entendre sur les grandes chaînes mondiales d’information », a ajouté Andy Davis.

La nouvelle mode de ce sport a également un impact significatif sur les communautés locales. En plus de créer des opportunités économiques, le surf a permis aux populations côtières de s’approprier leur identité maritime et d’affirmer leur fierté pour leur patrimoine naturel.

Cependant, cet essor du surf en Afrique soulève également des questions sur la durabilité et la préservation des zones côtières. Il est essentiel de développer le surf de manière responsable, en préservant l’environnement fragile et en évitant les effets néfastes du tourisme de masse.

Autres articles à voir

Bouton retour en haut de la page