Après deux éditions annulées en raison de la crise sanitaire, le festival Jazzkif revient en force cette année, du 17 au 18 juin prochain, à l’Institut français de Kinshasa. Cette 15e édition rendra hommage à Cesária Évora à travers l’orchestre cap-verdien « Césaria Evora Orchestra » qui interprète les classiques de la « Reine de la morna ».
Cela fait plus de deux ans que les amateurs de jazz n’ont pas droit à leur festival annuel JazzKif, du côté de la République démocratique du Congo (RDC). En 2020 et 2021, cet important rendez-vous musical a été annulé en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. La dernière édition remonte donc à 2019. Elle a vu la tête d’affiche Ray Lema rendre hommage à Franco Luambo Makiadi, la légende de la rumba congolaise décédée en octobre 1989. Cette année, le festival JazzKif fait donc son grand retour pour ranimer la passion et satisfaire son public de connaisseurs.
Hommage à la « Reine de la morna »
La 15e édition se tiendra du 17 au 18 juin prochain à la Halle de la Gombe de l’Institut français de Kinshasa. Elle rendra hommage à la chanteuse de morna coladeira cap-verdienne Cesária Évora. Ceci en désignant comme tête d’affiche l’orchestre « Césaria Evora Orchestra » qui interprète ses classiques, dont le célèbre titre « Sodade ».
Cette chanson sortie en 1992 et interprétée au Grand Rex (Paris) en avril 2004, parle d’une séparation entre deux êtres qui s’aiment. « Si tu m’écris, je t’écrirai. Si tu m’oublies, je t’oublierai. Jusqu’au jour de ton retour. Sodade Sodade Sodade. De ma terre de São Nicolau », entonne la « Diva aux pieds nus ».
Une place accordée à la nouvelle génération congolaise
La « Césaria Evora Orchestra » partagera l’affiche avec le compositeur Keziah Jones. L’artiste nigérian de 54 ans, qui foulera pour la première fois le sol de la RDC, est considéré comme l’héritier de Fela Kuti. Son style de musique unique, le « Blufunk », est un savant mélange de blues et de funk.
Le JazzKif 2022 mettra aussi à l’honneur des artistes congolais, surtout ceux de la nouvelle génération. Les mélomanes pourront notamment apprécier les performances du groupe Kin’gongolo Kiniata (électro-rock expérimental), de Joyce Kaj (folk, rumba, pop) et de DJ Kahlisto (fusion électro-acoustique).
De la transdisciplinarité dans la Halle de la Gombe
Avec cette sélection, les organisateurs du festival espèrent repartir du bon pied, après deux ans d’arrêt pénibles. « Nous voulons relancer la machine, reprendre le mouvement et continuer à proposer un spectacle de qualité à notre public à la fois exigeant, mélomane et amateur de musique », a expliqué Olivier Mukiandi, responsable de la communication de Jazzkif.
Pour rappel, le festival a déjà accueilli des grands noms de la musique africaine comme Manu Dibango, Richard Bona, Lokua Kanza et Oumou Sangaré, en plus de Ray Lema. Notons que cette édition 2022 ne sera pas seulement consacré au jazz. Il y a aura de la transdisciplinarité avec la présence du plasticien Vitschois Mwilambwe. Celui-ci compte transformer la Halle de la Gombe et ses deux scènes en une véritable galerie d’arts.
