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Visite de Macron à Madagascar : des accords économiques en arrière plan des questions mémorielles et historiques

Emmanuel Macron était en visite mercredi et jeudi dernier ms à Antananarivo pour raviver la relation bilatérale entre la France et Madagascar. Au-delà des questions historiques et mémorielles, les deux présidents ont annoncé plusieurs accords de coopération couvrant l’énergie, l’agriculture et l’éducation. Des partenariats clés dans un pays où les besoins en infrastructures et en développement restent colossaux.

Emmanuel Macron s’est rendu mercredi à Madagascar pour une visite d’État de deux jours, la première d’un président français depuis Jacques Chirac en 2005. Le chef de l’État a été accueilli à Antananarivo par son homologue malgache, Andry Rajoelina, avec lequel il a pris part au 5e sommet de la Commission de l’océan Indien (COI).

Macron et Rajoelina ont fait des déclarations conjointes à la presse

Cette visite en terre malgache vise à raviver les liens diplomatiques et économiques entre Paris et Antananarivo. Ces relations bilatérales ont été parfois mises à mal par les séquelles du passé colonial et des différends territoriaux toujours non résolus. À l’issue d’un entretien au palais d’État, Emmanuel Macron et Andry Rajoelina ont fait des déclarations conjointes à la presse.

La rénovation de deux lignes ferroviaires séculaires

Macron et Rajoelina ont annoncé notamment la signature de plusieurs accords pour favoriser l’accès à l’éducation, à l’énergie et à l’eau. Parmi ces projets d’ampleur pour la Grande île figure la rénovation de deux lignes ferroviaires séculaires héritées de la colonisation. Emmanuel Macron a également évoqué un « partenariat en matière de terres rares stratégiques ». Ces métaux sont nécessaires aux technologies actuelles (électronique, spatiale, militaire, voitures électriques, énergies solaires, etc.).

Macron lance la construction du barrage de Volobe 

Aujourd’hui, 90% de la production de terres rares dans le monde provient de la Chine. Pour les grandes puissances occidentales comme la France, l’enjeu est de réduire la dépendance vis-à-vis du géant asiatique pour des questions de souveraineté technologique et énergétique. Emmanuel Macron a en outre annoncé un nouveau pacte d’actionnaire pour construire et exploiter le grand barrage de Volobe, situé sur la côte est du pays, le long de la rivière Ivondro.

Le barrage de Volobe offrira une puissance de 120 mégawatts

Dans ce pacte, le groupe français EDF prend 37,5% de participation. Depuis quelque huit mois, l’énergéticien était en négociations pour obtenir des garanties, en particulier sur le paiement de l’électricité par la Jirama, la compagnie malgache d’électricité. D’un coût estimé à 600 millions d’euros, le grand barrage de Volobe offrira une puissance maximale prévue de 120 mégawatts. Il devrait permettre à 2 millions de personnes d’accéder à l’électricité, dans un pays où les deux tiers de la population sont encore privés de cette ressource.

Macron convoque une commission mixte pour décider du sort des Îles Eparses

Outre les questions économiques, Emmanuel Macron et son hôte ont traité des questions mémorielles et historiques. Ils ont abordé le sujet des îles Eparses que revendique Madagascar. Ce territoire français occupe une position stratégique dans le canal du Mozambique, carrefour du transport maritime international et riche en hydrocarbures. La France plaide pour une « cogestion », tandis que les souverainistes malgaches souhaitent une rétrocession pire et simple. Emmanuel Macron a convoqué une « réunion de la Commission mixte franco-malgache » le 30 juin prochain pour tenter de trouver une solution satisfaisante pour tous.

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