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Santé : une lueur d’espoir émerge dans la lutte contre le cancer de la peau

Une bonne nouvelle dans la lutte contre le cancer de la peau ! Des scientifiques américains ont mis au point une thérapie prometteuse qui utilise la lumière LED et des particules d’étain ultrafines pour éliminer la quasi-totalité (92%) des cellules tumorales, tout en épargnant les tissus sains. Contrairement à la chimiothérapie traditionnelle et aux autres traitements invasifs, cette nouvelle méthode atténue fortement les effets secondaires douloureux souvent subis par les patients.

Le cancer (sous toutes ses formes) demeure la deuxième cause de mortalité dans le monde après les maladies cardiovasculaires. Malheureusement, les traitements disponibles restent peu sûrs. Ces thérapies – la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie – endommagent les cellules saines et entraînent pour certaines divers effets secondaires potentiellement invalidants. On peut citer la chute des cheveux, la fatigue, les nausées, un affaiblissement du système immunitaire et les douleurs. Face à ces situations, les chercheurs explorent de nouvelles méthodes pour rendre les traitements plus efficaces.

Une nouvelle thérapie qui soigne le cancer de la peau en 30 minutes

Fin octobre, des scientifiques de l’Université du Texas à Austin, en partenariat avec des collègues de l’Université de Porto au Portugal, ont annoncé la mise au point d’une nouvelle thérapie par la lumière capable de détruire la quasi-totalité des cellules cancéreuses en 30 minutes. « Grâce à la combinaison de la lumière LED et des nanoflocons de SnOx, nous avons mis au point une méthode permettant de cibler précisément les cellules cancéreuses tout en laissant les cellules saines intactes », affirme la Docteure Jean Anne Incorvia, chercheuse en nanodispositifs à l’Université du Texas à Austin, qui a dirigé l’étude.

Recours à la technique dite photothermique

Les scientifiques de l’Université du Texas à Austin et de l’Université de Porto ont eu recours à la technique dite photothermique, qui utilise la lumière pour tuer les cellules cancéreuses. Pour concrétiser cette approche, ils ont créé des feuillets nanoscopiques d’oxyde d’étain (SnOx), capables de transformer la lumière infrarouge en chaleur localisée. Ils ont découvert que lorsque la lumière était projetée sur les cellules cancéreuses, les particules nanoscopiques l’absorbaient et chauffaient, se transformant en « micro-chauffages ». Ceux-ci endommageaient les cellules tumorales ou les tuaient, mais laissaient les tissus sains en grande partie intacts.

La nouvelle thérapie testée sur le cancer de la peau et celui du côlon

Normalement, ce type de traitement utilise des lasers spécialisés coûteux, mais l’équipe américaine s’est servi de lumières LED, moins chères et plus largement accessibles. Ces systèmes LED diffusent aussi une lumière plus douce et plus homogène que les lasers, diminuant les dangers de brûlures pour les tissus sains avoisinants. La nouvelle thérapie  a été testée sur des cellules cancéreuses de la peau et du côlon. Après 30 minutes de traitement, les chercheurs ont constaté que 92 % des cellules cancéreuses de la peau et 50 % des cellules cancéreuses du côlon avaient été détruites, tandis que les tissus sains restaient en grande partie intacts.

Les scientifiques imaginent un patch à poser directement sur la zone soignée après une opération chirurgicale

Selon les scientifiques américains, ces résultats témoignent de la précision et de l’innocuité de la nouvelle thérapie. Ils imaginent déjà le développement de dispositifs LED portables, semblables à des patchs, qu’on peut poser directement sur la zone soignée après une opération chirurgicale. Ces équipements médicaux permettraient d’éliminer les cellules cancéreuses restantes, abaissant ainsi significativement le danger de résurgence locale. Si les utilisations les plus directes concernent les cancers atteignables par la lumière, comme les mélanomes, les chercheurs souhaitent faire évoluer la technique pour traiter aussi des tumeurs plus profondes, comme celles du sein.

Le cancer de la peau, pas le plus fréquent en Afrique 

« Notre objectif était de créer un traitement non seulement efficace, mais aussi sûr et accessible », relève Jean Anne Incorvia, professeure au département de génie électrique et informatique Chandra Family de l’école d’ingénierie Cockrell qui a pris part au projet. Artur Pinto, chercheur à la Faculté d’ingénierie de l’Université de Porto et responsable du projet au Portugal, note pour sa part que l’objectif ultime de son équipe « est de rendre cette technologie accessible aux patients du monde entier, notamment dans les régions où l’accès aux équipements spécialisés est limité, avec moins d’effets secondaires et un coût moindre ». En 2020, on comptait 19,3 millions de nouveaux cas de cancer dans le monde et environ 1,1 million en Afrique. Les cancers les plus fréquents dans le monde étaient ceux du sein, du poumon et du colorectal. En Afrique, c’était le cancer du sein, du col de l’utérus et de la prostate.

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