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Macron revient du Maroc les bras chargés de contrats

Alors que Paris et Rabat sont en froid depuis plus de trois ans, Emmanuel Macron a effectué cette semaine une visite d’Etat au Maroc pour sceller la réconciliation. Mais ce voyage était également placé sous le signe du business, avec une quarantaine de chefs d’entreprise françaises aux côtés du président pour conclure d’importants contrats industriels.

Du lundi 28 au mercredi 30 octobre 2024, Emmanuel Macron a effectué une visite d’Etat au Maroc, pays en froid avec la France depuis plus de trois ans. Paris et Rabat sont principalement opposés sur la question du Sahara occidental, un territoire revendiqué par le royaume chérifien mais qui aspire à l’autonomie sous la direction du Front Polisario. La France reconnaît désormais la souveraineté marocaine sur cette longue bande de terre faisant face à l’océan atlantique.

Macron ouvre un nouveau chapitre dans les relations entre Paris et Rabat

Accompagné de la première dame Brigitte Macron et d’une délégation française de haut niveau, Emmanuel Macron a été reçu à Rabat par le roi Mohammed VI, avec qui il a parlé d’ambitions renouvelées et de priorités stratégiques. Les deux dirigeants ont signé une déclaration ouvrant un nouveau chapitre dans les relations entre leurs pays. Si les discussions ont beaucoup porté sur les enjeux politiques et géopolitiques, le business était également au cœur de ce voyage, comme pour toute visite d’Etat.

Egis et Alstom préparent des rails pour le Mondial au Maroc

Emmanuel Macron était accompagné d’une quarantaine de chefs d’entreprise françaises. Parmi lesquels Laurent Germain, directeur général d’Egis et Henri Poupart-Lafarge, directeur général d’Alstom. Egis a signé des accords pour réaliser l’extension de la ligne à grande vitesse qui reliera Tanger et Marrakech. Une infrastructure qui doit servir pour la Coupe du monde 2030 co-organisé avec l’Espagne et le Portugal. Le contrat, obtenu en août à la suite d’un appel d’offres lancé en mai, s’élève à 130 millions d’euros.

De gros contrats sur les énergies renouvelables

Pour ce projet, Alstom est désigné « soumissionnaire privilégié ». A ce titre, le groupe doit fournir 12 à 18 rames de TGV pour un montant estimé entre 450 et 750 millions d’euros. Son PDG Henri Poupart-Lafarge a conduit les négociations avec l’Office national des chemins de fer du Maroc (ONCF). Outre les infrastructures ferroviaires, les entreprises françaises ont arraché des contrats dans le domaine des énergies, en particulier des énergies renouvelables. Le Maroc souhaite décarboner son économie et acheminer de l’énergie verte vers l’Europe.

Engie a paraphé un gros contrat

Dans ce domaine, Engie a conclu un partenariat estimé dans sa première phase à 3,5 milliards d’euros avec l’Office chérifien des phosphates (OCP), l’un des plus grands producteurs mondiaux de phosphates et d’engrais. Via une coentreprise avec ce groupe industriel, l’électricien français devra mener des projets dans la production et le stockage des énergies renouvelables, dans l’hydrogène vert et le dessalement, ainsi que dans les infrastructures électriques. Ensemble, il doit également construire au nord du Maroc une boucle électrique de 600 kilomètres, reliant plusieurs sites industriels d’OCP.

CMA CGM et TotalEnergies également

Pour sa part, TotalEnergies a signé un projet pilote d’hydrogène vert, évalué à 2 milliards d’euros, pour la production d’électricité. Quant à, EDF Renouvelables, la filiale d’EDF dédiée aux énergies vertes, elle a paraphé un accord pour la deuxième phase du parc éolien de Taza, au nord du Maroc. Autre secteur, autre signature, celle du transporteur maritime CMA CGM, qui va équiper et exploiter jusqu’à 2050 la moitié d’un terminal à conteneurs situés dans la zone de Gibraltar. Le fabricant de moteurs d’avions Safran, lui, installera un centre de maintenance à Casablanca.

Macron invite Mohammed VI en France

Au total, les entreprises françaises ont conclu 22 contrats avec les autorités marocaines dans le cadre de la visite de trois jours d’Emmanuel Macron à Rabat. Le montant global de ces accords commerciaux et engagements financiers s’élèveraient à plus de 10 milliards d’euros. Il pourrait atteindre 17 milliards d’euros sur les dix prochaines années. Paris a donc fait d’une pierre deux coups cette semaine : obtenir des relations apaisées avec Rabat ainsi que des contrats juteux. Plutôt satisfait, Emmanuel Macron a invité Mohammed VI à une visite d’Etat en France en 2025.

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