Il n’y aura ni de premier pape noir, ni de premier pape asiatique, mais un premier pape américain. Le cardinal Robert Francis Prevost, de nationalité américaine a été désigné ce jeudi nouveau souverain pontife. Il a pris pour nom de règne Léon XIV.
Personne ne l’avait vu venir. Ce jeudi, aux alentours de 18h, la fumée blanche est sortie de la cheminée de la chapelle Sixtine. Les 133 cardinaux, réunis en conclave depuis la veille, ont élu le cardinal Robert Francis Prevost nouveau pape. Le nouveau souverain pontife règnera sous le nom de Léon XIV, en hommage à Léon XIII, souvent qualifié de pape de la réconciliation et de la modernité. Avec son élection, il devient le premier pape américain de l’Histoire, au moment où les États-Unis s’engagent dans une remise en cause de tous leurs fondements sous Donald Trump.
Donald Trump impatient de rencontrer le nouveau pape
Le président américain, justement, a adressé ses félicitations à son compatriote Léon XIV. Il a parlé de son élection comme d’un « grand honneur » pour les États-Unis. Le dirigeant républicain se dit impatient de le rencontrer. D’autres dirigeants ont également adressé un message au 267e pape. Parmi eux, Emmanuel Macron, qui parle d’un « moment historique pour l’Église catholique ». Le président français appelle à ce « que ce nouveau pontificat soit porteur de paix et d’espérance ».
Georgia Meloni voit en l’élection de Robert Prévost un « appel puissant à la paix »
Pour sa part, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a dit espérer que le nouveau pape contribuera à « la défense des droits humains », tandis que le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, estime que Léon XIV donne « espoir et orientation à des millions de croyants ». Quant à la première ministre italienne Georgia Meloni, dont le pays abrite le Vatican, elle pense que l’élection de Robert Prévost est un « appel puissant à la paix ».
Zelensky demande au nouveau pape un soutien « moral et spirituel » à l’Ukraine
De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, s’est dit « sûr » qu’un « dialogue constructif » se poursuivra avec le nouveau pape. Son homologue Volodymir Zelensky n’a pas pu s’empêcher de dire qu’il attend un « soutien moral et spirituel continu » envers l’Ukraine, au lieu de la paix tout bonnement. Léon XIV, lui, a remercié son prédécesseur François dans son premier discours au balcon de la basilique Saint-Pierre. Il a appelé à l’avènement d’une Église engagée dans le monde moderne et « toujours à la recherche de la paix, de la charité et de la proximité avec les personnes, en particulier celles qui souffrent ». Une vision qui rappelle celle du prélat argentin.
Robert Prévost ne figurait pas dans la short list des papabili
La désignation de Robert Francis Prevost a surpris tout le monde. Son nom ne figurait pas en bonne place dans la liste des papabili (favoris à la fonction de pape). Dans la presse, les spécialistes citaient régulièrement le nom du cardinal philippin Luis Antonio Tagle, surnommé le « François asiatique », en raison de son engagement en faveur de la justice sociale. Ils parlaient aussi énormément des italiens Pietro Parolin et Pierbattista Pizzaballa, ainsi que du Français Jean-Marc Aveline. Même aux Etats-Unis, Joseph Tobin faisait plus parler de lui avant le conclave.
Léon XIV, un pape progressiste modéré comme François
En Afrique, trois noms revenaient aussi dans les propos, pour devenir le premier pape noir de l’Histoire. Il s’agit du Guinéen Robert Sarah, du Ghanéen Peter Turkson et du Congolais Fridolin Ambongo. Ces évêques africains appartiennent à la branche des conservateurs, hostiles à tout changement de dogmes du Vatican. Le pape François était plutôt progressiste modéré comme son successeur Léon XIV. Les cardinaux électeurs ont donc choisi la continuité et une position d’équilibre entre traditionalistes et réformistes.