Peach Payments, acteur clé du paiement numérique en Afrique, annonce l’acquisition de la société de paiement sénégalaise PayDunya pour un montant non divulgué. Cette opération permet à l’entreprise sud-africaine de faire son entrée sur le marché francophone, après son installation en Eswatini, à Maurice et au Kenya.
Le fournisseur sud-africain d’infrastructures de paiement numérique Peach Payments annonce le rachat de la société de paiement sénégalaise PayDunya pour un montant non dévoilé. Grâce à cette acquisition, la troisième depuis sa création en 2012, l’entreprise sud-africaine élargit son réseau à l’Afrique de l’ouest et diversifie ses services.
PayDunya compte de grands groupes comme clients
Fondée en 2015 à Dakar par quatre entrepreneurs (Aziz Yérima, Youma Fall, Christian Palouki et Honoré Hounwanou), PayDunya est une plateforme qui facilite les paiements en ligne via sites web et applications mobiles. Elle propose aussi la gestion de paiements en masse (collecte et décaissement). La société traite en moyenne 70 000 transactions par jour et sert plus de 4 000 clients B2B opérant dans six pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Togo. Parmi ses clients figurent des entreprises telles que Jeune Afrique, SUNU Assurances, Dubai Port Dakar et VFS Global.
Peach Payments a déjà fait deux acquisitions
Quant à Peach Payments, c’est une fintech sud-africaine proposant des solutions de paiements en ligne pour les entreprises africaines. En treize ans d’existence, cette startup s’est imposée comme un acteur majeur des paiements électroniques sur le continent. Elle est déjà implantée en Afrique du Sud, au Kenya et à Maurice. L’acquisition de PayDunya lui permettra de pénétrer le marché francophone, en particulier l’UEMOA. En février 2024, Peach Payments avait déjà mis la main sur la fintech néerlandaise Exipay, puis en juin de la même année, elle avait racheté l’entreprise sud-africaine de développement de logiciels clients Operativa.
Peach Payments a utilisé à bon escient sa levée de fonds de 2023
Ces acquisitions ont été possibles grâce à une levée de fonds de série A de 31 millions de dollars réalisée en 2023. Mais, selon Rahul Jain, PDG et cofondateur de Peach Payments, le succès du groupe ne réside pas dans ce tour de table. Sa réussite résiderait plutôt dans le fait « d’avoir travaillé dur » et de s’être « développé en utilisant cet argent ». Le dirigeant relève en outre que la stratégie de croissance de Peach Payments repose sur trois piliers : le lancement de nouveaux produits et services, la croissance organique de sa part de marché existante, et le recours aux fusions et acquisitions pour faciliter son expansion.
Peach Payments ouvre un marché de 450 millions de clients aux détaillants
Grâce à ce nouveau rachat, Peach Payments bénéficiera de l’expertise et du réseau de PayDunya pour stimuler ses services sur le marché ouest-africain, en particulier la zone UEMOA, avant une possible extension à l’autre marche francophone, la CEMAC. D’après Rahul Jain, cette opération ouvre de nouvelles opportunités pour les commerçants et les détaillants, en leur donnant accès à plus de 450 millions de personnes dans les marchés où son entreprise est présente. Elle s’inscrit dans la stratégie de Peach Payments visant à construire un écosystème de paiement véritablement panafricain.
Vers la création d’un écosystème de paiement numérique transparent, inclusif et robuste
Pour sa part Aziz Yérima, président de PayDunya, se dit ravi d’unir les forces de sa startup avec Peach Payments, une entreprise qui partage sa vision d’accélérer la transformation numérique de l’Afrique grâce à des solutions financières innovantes. Il estime que cette acquisition marque une étape importante pour PayDunya car elle permet de concrétiser ses rêves d’expansion et d’améliorer la valeur apportée aux entreprises à travers l’Afrique francophone et anglophone. Le dirigeant croit qu’ensemble, les deux entreprises vont créer « un écosystème de paiement transparent, inclusif et robuste » qui permettra aux sociétés africaines de prospérer dans l’économie numérique.
