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Transport : la Sotra et Iveco présentent les premiers véhicules « Made in Côte d’Ivoire »

 

La Société des Transports Abidjanais (Sotra) a présenté cette semaine les premiers véhicules « Made in Côte d’Ivoire », produits par sa filiale Sotra Industries. Ces 60 minibus estampillés « Daily Ivoire » vont assurer le transport de personnes, menaçant ainsi l’activité des fameux « Gbaka ».

Le gouvernement ivoirien a annoncé en grande pompe, cette semaine, le lancement des premiers véhicules « Made in Côte d’Ivoire ». Estampillés « Daily Ivoire », ces minibus ont été entièrement montés dans les ateliers de Sotra Industries, la filiale de la Société des Transports Abidjanais (Sotra). avec la collaboration technique du groupe italo-américain Iveco. Sotra Industries dispose depuis 2018 d’une usine d’assemblage spécialisée dans la pose de diverses pièces (châssis, cabine, phares, moteurs, etc.).

Une nouvelle ère pour la Côte d’Ivoire

La présentation des minibus s’est faite en présence du premier ministre ivoirien, Patrick Achi. Celui-ci a salué la bonne nouvelle et évoqué l’ouverture d’une nouvelle ère dans l’industrie automobile nationale avec cette usine d’assemblage. « C’est bien plus une unité que nous inaugurons, c’est le symbole d’une Côte d’Ivoire nouvelle. Nous travaillerons pour la construction de zones industrielles dans plusieurs zones majeures du pays », a-t-il déclaré.

Le chef du gouvernement ivoirien a rappelé l’ambition du président Alassane Ouattara de faire de son pays un hub logistique et industriel dans la sous-région ouest-africaine. Selon lui, la Côte d’Ivoire pourrait non seulement assembler des véhicules, mais également produire des pièces détachées ou des machines agricoles. Une telle production permettrait de satisfaire la demande dans la région et de développer la mobilité urbaine.

Des engins configurables pour divers usages

Comme un essai, la Sotra Industries a d’abord produit 60 véhicules « Daily Ivoire ». Mais son usine dispose d’une cadence de production de 1000 minibus par an. D’une capacité de 18 places, extensibles à 22 et 26 places avec les sièges pliables, ces minibus sont parfaitement modelables pour différents usages. On peut notamment les transformer en ambulances, en camionnettes frigorifiques, en fourgons de police, en utilitaires pour le transport de marchandises et même en « Massa » ou « Gbaka ». Ces derniers véhicules sont connus en Côte d’Ivoire pour assurer l’essentiel du transport interurbain et urbain (d’Abidjan). Ils sont détenus par des particuliers.

Des minibus 30% moins chers que ceux importés

Les « Massa » et surtout les « Gbaka » n’ont pas bonne réputation à cause des nombreux accidents qu’ils occasionnent chaque jour. Ces accidents sont dus, en grande partie, au piteux état des véhicules ou à l’imprudence des conducteurs, toujours pressés. Certains de ces chauffards ne disposent même pas des pièces de leur camion. Les nouveaux minubus de la Sotra pourraient ainsi soulager grandement les usagers car mieux entretenus et conduits par des professionnels. Mais quels seront les tarifs ? On n’en sait rien encore.

Pour l’heure, on sait juste que les véhicules Sotra Industries coûteront 30% moins chers que ceux importés, si l’on se fie aux propos du ministre des Transports, Amadou Koné. Celui-ci assure aussi que le carnet de commandes est déjà complet pour les deux prochaines années. Et que le gouvernement prévoit la construction rapide d’une seconde chaîne de montage à San-Pedro, ville portuaire située au sud-ouest. L’unité de montage local de véhicules de Sotra Industries a permis la création de 500 emplois directs, a précisé pour sa part le directeur général de la Sotra, Bouaké Méité.

Pas la première initiative en Côte d’Ivoire

Notons que la Sotra faisait déjà de l’assemblage, avec la même Sotra Industries. En effet, en 2009, cette filiale avait produit et mis en circulation à Abidjan les premiers autobus de fabrication ivoirienne sous la marque Eburnys. C’était déjà en collaboration avec Iveco. Dans la foulée, elle avait vendu dix autobus de 50 et 70 places (75 millions de francs CFA l’unité) à la Société gabonaise de transport (Sogatra). Le groupe avait ensuite lancé des discussions avec d’autres pays (Bénin, Togo, Congo-Brazzaville, etc.) pour des livraisons expresses.

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