Le Rwanda a signé un protocole d’accord avec Cotti Coffee, une importante chaîne mondiale de café, pour stimuler sa production de café en baisse ces cinq dernières années. Il sera notamment question de créer un parc international de démonstration caféière à Kigali. Celui-ci comprendra des zones pour la plantation de café intelligente, pour le traitement et le commerce international de ce produit.
Le gouvernement rwandais a signé, le vendredi 6 juin, un protocole d’accord avec Cotti Coffee International, une importante chaîne chinoise de café (plus de 14 000 points de vente dans 28 pays), pour stimuler sa production de café, confrontée à une baisse annuelle de près de 4,5% depuis 2019.
Un accord signé en présence des principales autorités
Ce partenariat stratégique a été signé lors d’une cérémonie, en présence du Dr Mark Cyubahiro Bagabe, ministre de l’Agriculture et des Ressources animales du Rwanda, de Gao Zhiqiang, conseiller commercial de l’ambassade de Chine au Rwanda, de Zheng Weijie, président des affaires internationales de Cotti Coffee International, ainsi que de hauts responsables du Conseil de développement agricole du Rwanda et de l’Autorité de développement des exportations agricoles. Le protocole doit permettre principalement d’investir dans la création d’un parc international de démonstration pour le développement de l’industrie caféière sino-rwandaise.
« Un bon café provient de bons ingrédients »
D’après le mémorandum signé par les parties, le parc de démonstration comprendra une zone de culture intelligente, une unité de transformation du café et un centre consacré aux échanges commerciaux internationaux, visant à propulser le développement de haute qualité de l’industrie du café au Rwanda. Pour atteindre cet objectif et honorer son slogan « un bon café provient de bons ingrédients », Cotti Coffee International apportera son expertise et son aide pour obtenir des produits de haute qualité, rentables et pratiques.
Kigali veut faire passer l’Afrique de 11% à 20% de la production mondiale de café d’ici 2030
Les partenaires collaboreront également à l’organisation régulière d’un festival culturel mondial du café du Rwanda (Global Rwanda Coffee Cultural Festival) pour booster la visibilité du café rwandais à l’international. Grâce à ces initiatives, Kigali veut faire passer l’Afrique de 11% à 20% de la production mondiale de la fève d’ici 2030, objectif fixé au G25 Café, à Dar es-Salaam (Tanzanie). Au-delà, le partenariat marque une étape importante dans le développement du commerce entre le Rwanda et la Chine. Il s’inscrit dans l’initiative plus large de la « Ceinture et Route » (Belt and Road), qui vise à relier l’Afrique au géant asiatique par des corridors commerciaux. Et en cela le pays de Paul Kagame a des atouts pour convaincre celui de Xi Jiping.
Le Rwanda a les conditions pour produire un café d’exception
Situé au cœur de l’Afrique, le Rwanda bénéficie en effet de conditions climatiques et géographiques propices pour la culture du café. La fève est principalement cultivée dans des régions volcaniques vallonnées, qui offrent des précipitations abondantes. Ces caractéristiques contribuent à cet arôme fruité sucré et cette acidité rafraîchissante propre au café rwandais. Déjà réputé pour la qualité de son thé, qui figure parmi ses principaux produits d’exportation, le Rwanda peut donc ajouter une nouvelle corde à son arc.
Le Rwanda pourrait accéder à des débouchés plus vastes
Pour se faire, Kigali mise sur des partenariats stratégiques et des investissements conséquents visant à mettre en place une infrastructure de pointe et un réseau de distribution optimisé. Ces efforts permettront aux producteurs rwandais d’accéder à des débouchés plus vastes, comme l’Asie. De son côté, la Chine espère obtenir un accès à un café de choix, alors qu’elle est déjà un importateur et un exportateur majeur de ce produit. En 2023, le géant asiatique a importé pour 165,1 millions de dollars de produits à base de café d’Afrique.