Aya Nakamura a beau être l’artiste francophone la plus écoutée au monde et avoir battu de nombreux records en France, certains ne la portent toujours pas en cœur. Ces haters la trouvent vulgaire et nulle. À chaque post concernant l’interprète de « Djadja », ce sont les mêmes attaques sur son physique dans les commentaires.
En moins de dix ans de carrière, Aya Nakamura est déjà une sommité de la musique française. Et ce n’est pas un avis, mais ce sont les chiffres et performances qui le disent. La chanteuse d’origine malienne est l’artiste francophone la plus écoutée au monde. Son deuxième album, Nakamura (2018), s’est vendu à plus d’1,2 million d’exemplaires à l’international. Cet opus a également enregistré plus de 6 milliards de streams cumulés dans le monde. C’est également le premier album de l’histoire à franchir la barre du milliard de streams sur Spotify en juillet 2021.
Des billets vendus en un éclair pour trois concerts au stade de France en mai 2026
En mai 2026, Aya Nakamura deviendra aussi la première artiste française à réaliser trois concerts d’affilée au Stade de France (29, 30 et 31 mai), rejoignant ainsi Mylène Farmer qui y a donné deux concerts en 2024. Les 240 000 billets pour ces spectacles se sont écoulés en seulement quelques heures lors de leur mise en vente début novembre. En dépit de ces performances incroyables, la chanteuse ne convainc toujours pas une bonne partie de ses compatriotes. Ceux-ci trouvent sa musique nulle et son style vulgaire. Elle n’aurait aucune classe et aucun talent musical. À chaque post sur les réseaux sociaux la concernant, ce sont toujours les mêmes récriminations et les mêmes insultes dans les commentaires.
Aya Nakamura très critiquée pour avoir chanté à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris
Les critiques ont été particulièrement vives quand Thomas Joly, directeur artistique des JO de Paris 2024, a laissé entendre qu’Aya Nakamura pourrait chanter sur du Edith Piaf lors de la cérémonie d’ouverture de ces jeux. Il y a eu une véritable polémique, très inutile. Certains Français, la plupart issus de l’extrême droite et de la vieille génération, ont fusillé la chanteuse de « No Stress ». Ils ont jugé qu’elle n’avait pas le niveau et la classe pour interpréter une figure majeure de la chanson française des années 30 à 60. Si chacun a ses goûts en matière musicale, il est quand même assez déroutant de voir des gens hurler d’horreur dès qu’on parle d’Aya Nakamura. C’est devenu quasiment un réflexe, un reflexe qui n’a visiblement rien à voir avec une critique musicale.
Aya Nakamura n’est pas la seule artiste « vulgaire » de France
Les réactions agressives sur les réseaux sociaux ont clairement un fond de racisme mal assumé. Aya Nakamura draine et canalise tout le flot de haine envers la femme noire (vraiment noire de teint) et charnue. Sinon Aya Nakamura n’est pas la seule artiste ou la seule célébrité « vulgaire » de France. On en connaît beaucoup qui portent régulièrement des robes transparentes ou particulièrement échancrées et qui sont pourtant jugées « sexy » ou « chic ». Le problème avec Aya Nakamura, c’est qu’elle ne répond pas au canon de beauté et d’honorabilité (occidentale) de certains. À savoir une femme blanche (ou noire), élancée, mince avec des cheveux lissés. Au nom de cette esthétique, elle a été prise à partie par la fachosphère après la publication sur les réseaux sociaux d’un spot publicitaire Lancôme la mettant en scène, aux côtés de Julia Roberts, Ni Ni et Isabella Rossellini à bord d’un train.
Certains jugeaient aussi mal la musique d’avant
Sur le plan strictement musical, on peut ne pas aimer son style ou la « platitude » de ses textes, mais il faut reconnaître au moins qu’elle fait un carton dans son registre. Elle est adorée des proches et des enfants de ceux-là même qui piquent une crise de colère rien qu’en la voyant. Ce que certains oublient, c’est que chaque époque a ses standards musicaux. Il faudrait peut-être rappeler à ceux qui parlent de « bonne musique « française, qu’au temps d’Edith Piaf aussi, certains « puristes » jugeait les artistes du moment de vulgaires et de mauvais. Des genres musicaux comme le rock et le metal passaient d’ailleurs pour de la musique de dégénérés. Le bon sens veut donc qu’on juge un artiste à l’aulne de son temps et de ses résultats. Il y a des chanteuses plus bimbos qu’Aya Nakamura, pourtant elles ne performent pas comme l’autrice de l’album DNK.




