L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) va mener un audit du fichier électoral malien en vue de l’élection présidentielle du 29 juillet, a indiqué lundi le président du Comité d’experts pour les élections apaisées, Malick Touré. Une opération de transparence qui s’effectuera à la demande de l’opposition.
Les envoyés de l’OIF, qui s’appuieront sur l’expertise d’un cabinet d’audit international, vont s’assurer de l’exactitude du fichier électoral et de ses sept millions d’inscrits. Une tâche titanesque qui s’effectuera sur dix jours pour garantir un scrutin honnête et transparent en juillet et août prochains.
L’opposition malienne s’inquiète depuis plusieurs mois « d’anomalies » dans le fichier électoral, et a fait pression auprès du gouvernement et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour obtenir un audit neutre et indépendant. Une pression payante puisque le Comité d’experts pour les élections apaisées, vient d’obtenir gain de cause.
Seul bémol à cette avancée démocratique, l’absence de membres de la majorité présidentielle au sein du Comité. Une fragilité que minimise Malick Touré : « Malgré l’absence des membres de la majorité présidentielle, le travail se passe bien et nous venons de valider les termes de référence de l’audit du fichier électoral ».
Si le mode opératoire de l’audit n’a pas encore été précisé, des sources concordantes évoquent une mission chapeautée conjointement par la CENI et l’OIF. L’OIF prendrait à sa charge le financement des opérations. L’audit doit être réalisé d’ici le 31 avril afin de laisser, si besoin, à la Délégation générale aux élections le temps de réajuster le répertoire des bureaux de vote.
La décision de l’OIF de s’investir dans le processus électoral malien intervient quelques jours après une visite à l’OIF de l’homme d’affaires et opposant Aliou Boubacar Diallo, qui a fait de l’audit du fichier électoral un préalable indispensable à la tenue d’élections équitables au Mali.
Le premier tour de l’élection présidentielle malienne se tiendra le 29 juillet dans un contexte marqué par une situation sécuritaire tendue qui fragilise le président sortant Ibrahim Boubacar Keita, dont la réélection semble aujourd’hui loin d‘être acquise.