Economie

Mauritanie : la banque de Bouamatou, symbole de la normalisation

La Générale de Banque de Mauritanie (GBM), propriété de Mohamed Ould Bouamatou, a ouvert deux nouveaux sièges dans la capitale économique Nouadhibou, en début janvier. Une double inauguration comme un symbole de la détente politique en Mauritanie. Un cadre favorable au retour à la normale et à la réhabilitation de l’homme d’affaires.

L’administration régionale officielle de Nouadhibou, dans le nord de la Mauritanie, a procédé le samedi 11 janvier à l’ouverture de nouveaux sièges de la Générale de Banque de Mauritanie (GBM) pour l’investissement et le commerce. Un établissement appartenant à l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou, en exil depuis plusieurs années.

« Nous avons surmonté l’arbitraire et avons pu continuer la marche de l’avant »

À cette occasion, la Directrice générale de la GBM, Leila Bouamatou, fille de l’entrepreneur Mohamed Ould Bouamatou, a évoqué « les dures, injustes et arbitraires mesures de tout genre » imposées à son institution par le régime du précédent président Mohamed Ould Abdel Aziz. Alors que la banque avait réalisé des performances considérables avant 2012, notamment quand elle a obtenu 30 % des marchés du secteur halieutique au niveau de Nouadhibou. Heureusement, comme l’a souligné Leila Bouamatou, les clients ont fait preuve de fidélité et les employés de dévouement pendant ces moments difficiles.

« Nous avons surmonté l’arbitraire et avons pu continuer la marche de l’avant », a conclu la Directrice générale de la GBM.

Un retour en grâce de Bouamatou

Le ministre des pêches et de l’économie maritime avait adressé, mi-décembre 2019, une lettre au Directeur général de la Société mauritanienne de commercialisation du poisson (CMSP), l’informant de la levée de l’embargo de traiter avec la GBM. Il indique dans ledit courrier avoir reçu, au cours d’une visite de travail et d’information effectuée à Nouadhibou, des plaintes d’acteurs du secteur de la pêche, relatives à ce qu’ils appellent des préjudices subis, consécutifs, selon leurs témoignages, à la décision de la SMCP leur interdisant de traiter avec la banque de Bouamatou.

Fin décembre dernier, Mohamed Ould Bouamatou a également reçu une distinction, avec d’autres patrons mauritaniens, pour les investissements réalisés dans son pays. A cette occasion, il a bénéficié du retrait d’une plainte introduite contre lui par des fausses ONG manipulées par l’ancien régime dictatorial de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Bientôt la fin d’exil pour Mohamed Ould Bouamatou ?

Cette série de décisions sonne comme une réhabilitation de Bouamatou. Elle pourrait logiquement conduire à la fin des poursuites contre le philanthrope et homme d’affaires. D’ailleurs, le banquier a récemment rénové sa résidence à Nouakchott, comme s’il s’apprêtait à rentrer au pays.

Quant au président Mohamed Ould Ghazouani, il a toujours dit qu’il n’interférait pas dans les affaires de justice. Mais le cours des évènements laisse penser qu’il ne tardera pas à mettre fin à l’exil de Bouamatou et d’autres personnalités politiques.

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