Société

Sommet des filles africaines à Niamey : une 3e édition dédiée à la lutte contre les pratiques néfastes

Sommet des filles africaines à Niamey : une 3e édition dédiée à la lutte contre les pratiques néfastes

 

Le 3e Sommet des filles africaines, qui s’est tenu cette semaine à Niamey (Niger), a été consacré à la recherche de solutions durables contre les pratiques traditionnelles néfastes telles que les mariages précoces et les mutilations génitales. Des fléaux sociaux qui trouvent leur origine dans la pauvreté, l’ignorance et le manque d’éducation.

Présence du président nigérien à la cérémonie d’ouverture

Après Luzaka (Zambie) en 2015 et Accra (Ghana) en 2018, Niamey (Niger) a accueilli cette semaine, du 16 au 18 novembre 2021 au Centre international des conférences Mahatma Ghandi, le 3e Sommet des Filles Africaines (African Girls Summit). Initiative de l’Union Africaine, cet évènement est organisé par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et le Comité africain sur les droits et le bien-être de l’enfant. Cette édition 2021 avait pour thème : « Culture, Droits Humains et Responsabilité : Accélérer l’Elimination des pratiques néfastes ». Elle a enregistré la participation de 35 pays et plusieurs dirigeants africains, dont le président de la République du Niger, Bazoum Mohamed.

7 filles sur 10 victimes de mariage forcé dans le Sahel

Il y avait cette année 16 panels consacrés à la recherche de solutions durables contre les pratiques traditionnelles néfastes. Il s’agit notamment du mariage précoce, des mutilations génitales, des violences basées sur le genre et du refus de scolariser les filles. Lors de son intervention, Mme Najat Maalla M’Jid, la commissaire de l’Union Africaine pour la Santé, les Affaires Humanitaires et le Développement social, a particulièrement abordé la problématique du mariage forcé. Elle a rappelé que vingt millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans dans le Sahel. Soit sept filles sur dix. Et la plupart ont un enfant avant cet âge-là. « C’est une violation de leurs droits, c’est une atteinte à leur intégrité physique, mentale, sexuelle… C’est une atteinte à leur productivité », a dénoncé la commissaire.

Un combat pour l’avenir de notre société

Selon la représentante de l’UA, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes doit devenir un investissement capital. « Car les enfants et les filles sont un secteur puissant de développement », a-t-elle soutenu. Najat M’Jid estime que c’est en investissant dans cette catégorie d’âge qu’on parvient à réduire la fécondité et donc à stabiliser la démographie. À l’ouverture de la cérémonie, Bazoum Mohamed avait déjà indiqué que nous sommes tenus de mener ce combat « non pas pour les filles, mais pour l’avenir de notre société qui a besoin de la pleine implication de toutes ses composantes pour son développement ». Par conséquent, il pense qu’on ne doit pas abandonner la lutte à quelques militantes féministes et même aux femmes. Les hommes aussi doivent s’y mettre.

En outre, Karin Heissler, conseillère régionale d’Unicef spécialisée dans la protection des enfants a déclaré de son côté : « Le continent africain compte presque 315 millions de filles de moins de 18 ans. Et d’ici 2030, il y en aura 365 millions. C’est une incroyable ressource de dirigeantes, d’entrepreneuses, de femmes qui peuvent faire la différence. C’est pour cela qu’il est primordial de les reconnaître comme étant des membres fondamentaux de la société. Elles ont besoin qu’on investisse plus pour elles et pour leur droits ».

Des recommandations faites aux dirigeants

A l’issue du sommet, les participants ont laissé un appel aux dirigeants africains en faveur des jeunes filles du continent. Ils ont demandé un meilleur soutien aux acteurs qui luttent contre les pratiques néfastes. Aussi, ils ont exigé un accroissement des budgets au niveau des gouvernements et des organisations internationales pour la recherche du bien-être et l’accès à l’éducation des filles. En outre, les panelistes ont souhaité la mise en place d’un fonds de réparation pour dédommager les filles victimes de mutilations. Enfin, ils ont suggéré de les impliquer dans toutes les prises de décisions qui les concernent.

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