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Fintechs africaines : moins de fonds levés en 2023

Les fintechs africaines ont levé 963,5 millions de dollars en 2023, soit une baisse de 33,4 % par rapport à l’année précédente. Malgré cette baisse des financements, elles restent en tête des investissements par secteur sur le continent. D’ailleurs leur repli s’inscrit dans une tendance globale de baisse.

Disrupt Africa, une plateforme d’information spécialisée dans les écosystèmes tech en Afrique, vient de publier son rapport annuel sur les levées de fonds africaines. On peut lire dans ce document que les fintechs du continent ont levé 963,5 millions de dollars en 2023. Ce qui correspond à une baisse de 33,4 % par rapport à la récolte de l’année précédente.

Les fintechs africaines en retrait à cause d’une crise du marché du capital-risque

Selon cette étude intitulée « The African Tech Startups Funding Report 2023 », la diminution des financements s’inscrit dans un contexte de ralentissement du marché mondial du capital-risque. Au cours de l’année écoulée, les marchés du capital-risque ont subi des chocs. Aussi, des milliers d’entreprises ont dû fermer. Ce qui a provoqué un recul de 37,6% du nombre de fintechs financées sur le continent par rapport à l’année précédente. On en dénombre maintenant 128.

Les fintechs africaines représentent tout de même près de 40% du financement total

Malgré leur léger repli en 2023, les fintechs demeurent les startups les plus attractifs du continent pour les investisseurs. Elles représentent près de 40% du financement total de l’année dernière. Ces jeunes pousses de la finance devancent celles de l’énergie (655,8 millions de dollars), du transport (198,4 millions), de la santé (135,8 millions), du commerce électronique (118,3 millions), de l’agriculture (84,6 millions), de la logistique (44,9 millions) et de l’éducation (34,6 millions).

Un repli dans un contexte de baisse globale des fonds

D’après Disrupt Africa, onze secteurs au total ont enregistré une réduction des levées de fonds en 2022. Et seuls trois ont progressé en financements. Il s’agit de l’énergie (+335,2%), de l’éducation (+40,7%) et du recrutement (+29,2%). Globalement, les tours de table des start-ups africaines (toutes catégories confondues) se sont élevées à 2,4 milliards en 2023, contre 3 milliards de dollars l’année d’avant. Ce qui correspond à une réduction de 27,8 % sur un an. C’est le montant le plus bas depuis l’année 2020 et ses 2,1 milliards de dollars récoltés.

L’Afrique du Nord en tête des montants par région

Aussi, le nombre de start-up ayant réussi à obtenir des financements a reculé de 633 en 2022 à 406 en 2023 (-35,9%). Pour ce qui concerne la répartition géographique des fonds, l’Afrique du Nord arrive en tête avec 33,67% de la somme totale. Suivent l’Afrique de l’Est (26,22%), l’Afrique australe (19,94%), l’Afrique de l’Ouest (17,89%) et l’Afrique centrale (1,92%). Outre les régions, le rapport classe les pays. Sans surprise, le « big four » mène la danse. Il se compose de l’Egypte, de l’Afrique du Sud, du Nigeria et du Kenya. Les jeunes pousses de ces Etats ont mobilisé 74,9% du montant total.

Le Nigeria devant au niveau du nombre de transactions par pays

Au niveau du volume de transactions, le Nigeria occupe la première place avec plus de 250 opérations réalisées sur les 1080 répertoriées. Le géant anglophone est suivi par le Kenya (160 transactions), l’Afrique du Sud (130) et le Ghana (65). Selon Disrupt Africa, la croissance des fonds de ces pays reflète leur attractivité « en tant qu’épicentres régionaux pour les entreprises internationales cherchant à se développer sur le continent ». Hors « big four » et pays anglophones, on note les belles progressions de la Tunisie (460 millions de dollars), du Rwanda (350 millions), du Bénin (125 millions) et du Sénégal (70 millions).

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