Après avoir créé la sensation le 18 juin à l’Hémicycle et eu l’assentiment de la CEDEAO deux jours plus tard, le député Aliou Boubacar Diallo a proposé dimanche, à la population de Kayes, ses recettes pour une sortie de crise au Mali. Le peuple qui l’a élu a bien reçu, lui aussi, ses propositions.
Le jeudi 18 juin, l’honorable Aliou Boubacar Diallo a présenté à l’Assemblée nationale, au nom de son groupe parlementaire Benso, des propositions pour une sortie de crise au Mali. Une large partie de l’hémicycle a validé ces solutions aussi justes qu’équilibrées. Le lendemain, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lui donnait raison en reprenant la quasi-totalité de ses propositions à l’issue d’une mission d’urgence à Bamako. Dix jours plus tard, c’était au tour de la population de Kayes de savourer ses recettes qui ont le goût d’un véritable appel à l’union nationale.
Le dimanche 28 juin, Aliou Diallo s’est rendu dans la cité du rail pour présenter ses propositions lors d’une Assemblée générale réunissant les représentants des populations locales. Le leader de l’ADP-Maliba est d’abord revenu sur la situation sociopolitique actuelle du Mali. Il a évoqué les contestations du mouvement du 5 juin emmené par l’influent imam Mahmoud Dicko. Cette coalition pose plusieurs conditions pour un retour au calme. Elle réclame notamment la démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et la dissolution des institutions de la République.
Il faut éviter de créer une autre injustice avec la reprise totale des législatives
En bon républicain et défenseur des principes démocratiques élémentaires, Aliou Diallo rejette ces exigences. Tout en rappelant l’importance du respect des Institutions de la République, il met en garde contre cette « aventure institutionnelle » qui « contribuerait à une généralisation de la crise » et créerait un vide constitutionnel. Il appelle à une reprise partielle, plutôt que totale, des élections législatives. Pour lui, il faut éviter de créer une autre injustice en invalidant les circonscriptions qui ne font pas l’objet de contestation (plus de 80 % de la nouvelle Législature).
« S’il ne s’agit que de ma personne, j’accepte la dissolution puisque même si on reprenait je suis confiant dans ma victoire », tient-il toutefois à préciser devant une foule surexcitée. « Aliou Diallo est un Honorable député véritablement élu du peuple et il en est de même pour tous les membres de la liste Benso ! Et que ce soit clair, nous n’avons pas peur de l’élection. Même si on reprend mille fois, nos députés seront réélus dès le premier tour », a lancé un participant de l’AG.
« La plupart des populations soutiennent les solutions proposées par Aliou Diallo »
Aliou Diallo réclame en revanche la démission de Manassa Danioko à l’origine de la flambée de tensions au Mali. En outre, le leader de l’ADP-Maliba souhaite la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale. Celui-ci inclurait toutes les forces vives et compétences de la nation : opposition, société civile, majorité présidentielle.
A la suite d’Aliou Diallo, la population kayésienne a pris la parole pour exprimer son soutien entier aux propositions faites par son représentant au parlement. « La plupart des populations soutiennent les solutions proposées par Aliou Diallo. On lui fait confiance car nous savons qu’il ne vit pas de la politique. Il est plutôt là pour nous défendre », a dit un Kayésien. « Dans cette crise, Il faut des aménagements politiques plutôt que de chercher à tout détruire. Si vous faites les solutions d’Aliou, la paix viendra. Il faut faire des partielles là où ça n’a pas marché », renchérit un autre.
Aliou Diallo n’a pas oublié ses promesses
Lors de cette rencontre, Aliou Diallo a par ailleurs assuré qu’il n’a pas oublié de défendre les intérêts de Kayes à l’Assemblée nationale. « Dans notre première déclaration politique du groupe Benso, j’ai tenu à ce que soient inscrits dans la prochaine loi des finances les universités régionales, le train de Kayes et l’amélioration du système de santé de Kayes. Je suis venu vous dire que je continuerai à vous défendre », a précisé le président d’honneur de l’ADP-Maliba.